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« Le référendum britannique, une occasion inespérée de relancer l’union politique » Interview publiée dans Le Figaro du 16 juin 2016

Si le Royaume-Uni déserte l’UE, c’est un drame ?

Pour Londres, ce serait une tragédie. Le pays se retrouverait seul, un peu comme l’Islande ou Taïwan. Il risque lui-même la dislocation, avec l’Écosse. L’Irlande serait coupée en deux par une frontière. La City, première place de l’euro, se retrouverait réglementairement coupée de ses clients. La vraie perte de souveraineté est là.

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[VIDEO] CETA: «Mentez, il en restera toujours quelque chose! »

CETA : « MENTEZ, IL EN RESTERA TOUJOURS QUELQUE CHOSE ! »

Vous voulez être populaire ? Jouez la peur. Haranguez les foules bruyantes des meetings et les foules solitaires du net. « Vous avez raison d’avoir peur ! »

Vous voulez être cru ? Mentez. Mentez, et mentez encore. En vous souvenant de ce conseil de l’inventeur de la propagande, le sinistre Goebbels : « plus le mensonge est énorme, plus il a de chances d’être cru. »

On croyait la méthode révolue depuis la disparition du nazisme, et du stalinisme, et depuis le triomphe de la démocratie, de la liberté des médias, et enfin de la généralisation des réseaux sociaux. Eh bien, c’est le contraire. Les mensonges, avoués comme tels par leurs auteurs, ont permis le Brexit. Les mensonges les plus odieux ont permis l’ascension foudroyante de Donald Trump.

Le bon mensonge doit être assorti d’un bouc émissaire. Il suffit de bien choisir sa cible. La dernière victime est l’accord de commerce conclu par l’Europe avec le Canada. Il a été négocié pendant sept ans. La maison de verre que nous sommes a été informé de tout, et nous en avons rendu compte, dans l’indifférence des médias. Jusqu’au printemps dernier, des deux côtés de l’Atlantique, tous les acteurs économiques et politiques concernés le considéraient comme un accord modèle, le meilleur qu’ait signé l’UE.  C’est une triple première :

1 – Le Canada a accepté d’ouvrir leurs marchés publics à nos entreprises. Non seulement leurs marchés fédéraux, mais aussi ceux des provinces – le Québec, l’Ontario, le Manitoba – et des collectivités locales, qui intéressent davantage nos PME.

2 – Le Canada accepte de reconnaître et de ne plus copier 145 de nos appellations d’origine, dont 40 françaises, pour les produits agricoles et d’absorber nos surplus de lait, qui avaient fait s’effondrer nos marchés.

3 – Le Canada accepte que les éventuels litiges qui pourraient naître de l’interprétation de l’accord ne soient pas soumis, comme c’est la coutume dans le commerce international, à un arbitrage privé, mais à un tribunal public de 15 juges désignés à parité par eux et nous.

Et puis tout d’un coup, les démagogues de gauche et de droite ont vu tout le parti qu’ils pouvaient en tirer.

Personne n’en parlait ? Cela montre bien que de puissants intérêts veillaient à garder le secret.

On a accepté de négocier sur des produits agricoles ? Nous allons être obligés de manger leur bœuf aux hormones et leurs OGM.

Nous supprimons les droits de douane pour les produits canadiens ? Mais le Canada va jouer le cheval de Troie des abominables multinationales américaines !

Les litiges seront soumis à un tribunal indépendant ? Mais qu’est-ce qui prouve que les juges nommés par le Canada seront indépendants des mêmes multinationales ?

Tout cela n’est que mensonge. Nos normes de sécurité alimentaire continueront à s’appliquer. L’accord le prévoit explicitement, tout comme il précise qu’aucune multinationale n’aura de droit de regard sur notre législation sociale ou environnementale, ni passée, ni à venir. Certes, comme avec toute concurrence nouvelle, il y aura des perdants, mais nous avons créé un Fonds d’adaptation à la mondialisation pour venir en aide à ceux qui en auraient besoin.

Libération se donne le ridicule de vanter ces courageux Belges de Wallonie, ces Gaulois, qui osent s’opposer à l’ogre romain, pardon américain, pardon européen.

Mais au fait, l’Europe, c’est nous !

Qui va pouvoir vendre des fromages, des TGV, des usines de traitement d’eau, des produits de luxe aux Canadiens ? Nos producteurs, nos entreprises.

Et cette Europe naïve, cette Europe qui ne sait pas négocier face aux multinationales ou aux autres Etats, elle nous protège pas si mal. Nous venons de faire le bilan de 5 ans d’accord de commerce avec la Corée du Sud, un concurrent bien plus redoutable, puisqu’il additionne un haut niveau technologique – Samsung – et des salaires encore très bas : en 5 ans, les exportations européennes ont augmenté de 70%, notre déficit commercial s’est transformé en excédent. 200 000 emplois ont été ainsi créés chez nous.

Rappelons le poids des deux partenaires au traité : à l’ouest, le Canada, 30 millions d’habitants, et un déficit commercial de 50 milliards $. A l’est, l’Europe, 500 millions d’habitants et un excédent de 400 milliards pour la seule zone euro. Si quelqu’un devrait avoir peur, c’est qui ?

Reprenons nos esprits. Laissons les démagogues à leurs mensonges et les idéologues à leurs fantasmes. Allons chercher la croissance là où elle est la plus forte : sur le nouveau continent et dans les pays émergents. Vive le commerce international, à armes égales !

Alain Lamassoure

[VIDEO] « Sortir du financement de l’Union européenne par des pourboires ! »

Retrouvez mon intervention en séance plénière la semaine dernière lors du débat sur la révision à mi-parcours du cadre financier pluriannuel de l’UE pour la période 2014-2020.

 

Nous le savions en 2013. Nous l’avions dit ici même. En décidant de réduire pour sept ans le budget communautaire, le Conseil européen s’est interdit de financer toute politique nouvelle et a décidé qu’il n’y aurait aucun imprévu pendant sept ans. Cela restera dans les annales comme un sommet de la myopie politique.

Nous révisons ce cadre à mi-parcours : allons-nous confirmer que le monde s’est arrêté jusqu’en 2020 ? Que les migrations massives, les massacres terroristes, le Brexit, la révolution numérique, la CoP 21, la guerre d’Ukraine, les crises agricoles n’ont pas eu lieu ?

Cette révision sera utile si elle permet de revenir au bon sens européen, et au bon sens tout court :

– Les politiques européennes doivent être financées par le budget européen.

– Le budget européen doit être financé par des ressources propres. Le groupe Monti va publier ses propositions finales dans quelques semaines.

– Quand les Etats membres font appel à l’Union, chacun doit veiller à ce que l’action européenne se traduise, non pas par plus de dépenses, mais par moins de dépenses publiques totales, et donc moins d’impôts : la mutualisation permet une plus grande efficacité pour un coût égal ou moindre. C’est ce qu’on appelle la subsidiarité.

[VIDEO] « Pour une définition commune du bénéfice imposable ! »

Retrouvez mon intervention en séance plénière lors du débat sur le train de mesures sur la fiscalité des entreprises présenté par la Commission européenne.

 

POUR UNE DEFINITION COMMUNE DU BENEFICE IMPOSABLE

Avoir une même définition du bénéfice imposable dans toute l’Union n’est pas une idée révolutionnaire. Ni même un objectif nouveau : le principe en était admis il y a près de vingt ans par tous les gouvernements, y compris les Britanniques. Cela paraissait une évidence pour le bon fonctionnement du grand marché. Mais il aura fallu le scandale Luxleaks et la pression des opinions publiques pour que cette évidence sorte de l’oubli. Oui à la concurrence fiscale au sein même de l’Union, mais dans la transparence, l’équité et la loyauté !

L’expérience acquise dans la commission TAXE me conduit à deux recommandations.

1 – Mettons à profit la relation que nous avons engagée avec les commissions compétentes des deux chambres du Congrès des Etats-Unis ! Sur la fiscalité, c’est le Congrès qui décide, pas l’administration. Or la législation américaine est la première origine des montages d’optimisation fiscale.

2 – Notre fiscalité directe a un siècle de retard. Elle était conçue pour l’économie industrielle du milieu du XXe. Elle est inadaptée à l’ère de la mondialisation et de la révolution digitale. Tous nos pays sont incités à concentrer l’impôt sur les personnes et les entreprises qui ne peuvent pas s’expatrier facilement. C’est une erreur économique et une grave injustice sociale. Qu’attendons-nous pour mettre nos politiques fiscales à l’heure de notre temps ?

« Plus aucune entreprise ne voudra avoir l’image d’un mauvais contribuable »

ENTRETIEN accordé à La Croix.

Alain Lamassoure, député européen et ancien président de la commission spéciale du Parlement européen consacré à l’évasion fiscale réagit aux mesures d’harmonisation fiscale présentées par la Commission européenne mercredi 26 octobre. Membre des Républicains (LR) et du parti populaire européen (PPE), il estime que l’on ne peut plus s’en tenir au système actuel marqué par une concurrence fiscale obscure, déloyale et inéquitable.

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« L’UE et les flux migratoires, l’essentiel reste à faire ! », mon intervention en plénière le 5/10/2016

Sur la politique migratoire, tout reste à faire.

L’accord passé avec la Turquie est efficace, mais il ne porte que sur les réfugiés syriens. Entre-temps, le flux venu d’Afrique par la Libye a repris de plus belle : avant-hier, 6 000 personnes ont été recueillies en mer. Et désormais, ces migrants viennent majoritairement d’Afrique de l’Ouest et non plus de pays en guerre comme la Somalie ou le Soudan.

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« Quelle Europe de la défense sans politique étrangère commune ? » Intervention lors du débat en plénière sur l’état de l’Union

Enfin! Les premières fondations d’une Europe de la défense sont en vue. Il faut s’en réjouir.
 
Mais n’oublions pas que les moyens militaires sont un simple outil au service d’une politique étrangère commune.
 
Au Proche-Orient, la guerre ensanglante la région et alimente un immense flux de réfugiés vers l’Europe et diffuse chez nous les métastases des haines religieuses et du terrorisme le plus barbare. Entre deux bombardements d’avions français, anglais ou belges, où est l’Europe?
 
J’ajouterai deux autres exemples.
 
Quelle est notre politique étrangère vis-à-vis de la Russie? Les accords de Minsk ont été négociés par deux États membres, pas par l’Union. Au-delà de l’Ukraine, la situation dans le Caucase, les menaces sur les pays baltes, la diplomatie gazière de la Russie sont des non-sujets pour l’Union. Un quart de siècle après la disparition de l’URSS nous ne savons pas parler à Moscou.
 
La Libye est redevenue la première porte d’entrée des migrants et un territoire de repli pour les milices islamistes. Dans un effort de recomposition politique du pays, États-Unis, Qatar, Émirats Arabes Unis, Turquie, Égypte tirent à hue et à dia. Où est l’Europe? Au large, en mer. C’est bien, mais cela la condamne à subir les décisions prises par d’autres en amont.
 
Sans politique commune nous allons nous doter de moyens nouveaux pour continuer à ne rien faire ensemble.
 

COMMUNIQUE DE PRESSE : Budget européen, un nouveau système de ressources propres est nécessaire

07/09/2016 : Budget européen: un nouveau système de ressources propres est nécessaire – Alain Lamassoure (LR, PPE, Fr)

 

Alors que de nombreux Etats membres rencontrent des difficultés pour consolider leur budget et qu’un des contributeurs nets au budget de l’Union européenne est sur le chemin du départ, la question du financement futur de l’UE apparait de plus en plus cruciale.

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