Sur la politique migratoire, tout reste à faire.

L’accord passé avec la Turquie est efficace, mais il ne porte que sur les réfugiés syriens. Entre-temps, le flux venu d’Afrique par la Libye a repris de plus belle : avant-hier, 6 000 personnes ont été recueillies en mer. Et désormais, ces migrants viennent majoritairement d’Afrique de l’Ouest et non plus de pays en guerre comme la Somalie ou le Soudan.

La maîtrise des flux migratoires exige que le problème soit traité d’amont en aval au niveau européen. 

Cela commence par une politique étrangère commune, de partenariat avec les pays de départ et de transit, s’ils sont en paix, et de rétablissement de la paix, s’ils sont en guerre civile. 

Il y faut ensuite un corps de garde-frontières européens, mais un corps permanent, qui ne se limite pas à des renforts partiels dans les moments de crises aiguës. 

Le temps est venu d’imaginer aussi un nouveau type de solidarité européenne pour venir en aide aux Etats membres géographiquement les plus exposés. La relocalisation autoritaire, décidément, ça ne marche pas. A défaut, un premier progrès serait déjà l’obligation pour tous de participer à une forme de solidarité, par une contribution en personnel, en matériel ou en argent à la mise en oeuvre des divers aspects de la politique d’asile.

On pourra alors commencer de concevoir une politique commune pour les migrants économiques, fondée sur des quotas par pays d’origine et par pays d’accueil

Tous les outils sont juridiquement disponibles. Les 27 auront-ils la volonté politique de s’en servir ?