L’eurodéputé Alain Lamassoure (PPE, France) a été élu le 26 février président de la commission spéciale dite « TAXE ». Une commission née dans la douleur, après de longues tergiversations politiques sur la réaction à donner aux révélations des LuxLeaks. Ses 45 membres, assistés de six fonctionnaires, devront faire la lumière sur les rescrits fiscaux (tax rulings), ces arrangements anticipés, souvent secrets, que les administrations fiscales concluent avec les entreprises pour clarifier à l’avance leur traitement au regard des impôts.
La commission spéciale dispose d’un mandat très large. Quels thèmes privilégier?
Je ne pense pas que le mandat soit large. Nous étudierons la manière dont les Etats membres appliquent les rescrits fiscaux. Puisque cette pratique existe dans beaucoup d’Etats membres, presque tous d’ailleurs. Mais elle a une portée différente au Luxembourg ou aux Pays-Bas. L’Irlande dit l’avoir supprimée depuis le 1er janvier. Et d’après la Commission, la Belgique y a recours. La Commission mène en effet une enquête en parallèle. Jean-Claude Juncker veut montrer qu’il est irréprochable. Nous ferons la photographie de ce qui se passe dans les 28 Etats membres et nous formulerons des recommandations pour l’équité et pour la concurrence puisque les institutions européennes ne peuvent se saisir de ces problèmes fiscaux que sous l’angle de concurrence, sur base des articles 107 et 108 du traité prohibant les aides d’Etat, sauf exception.
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