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Le rôle du Conseil des élus du Pays Basque et du Conseil de développement du Pays Basque

Dès 1992, l’Etat a engagé une démarche sur les conditions de développement du Pays Basque, qui s’est appelée « Pays Basque 2010 ». Dans le cadre de cette démarche, le Conseil de développement du Pays Basque a été créé en 1994 et le Conseil des élus du Pays Basque en 1995.

Le Conseil des élus est une association Loi 1901. Son assemblée générale se réunit au moins une fois par an et son conseil d’administration tous les deux mois (pour plus de détails, voir la composition).

C’est au Conseil de développement, force de propositions, que revient le rôle de mener la réflexion et de formuler des projets par la rencontre et l’échange entre élus, acteurs économiques et responsables administratifs. Le Conseil des élus du Pays Basque valide les projets et a la responsabilité de leur mise en œuvre.

Elu à la présidence du Conseil des élus du Pays Basque le 21 juin 2001, succédant ainsi à Jean-Jacques Lasserre, Alain Lamassoure a animé cette structure dans une double mission : mettre en œuvre la Convention spécifique Pays Basque et poursuivre la réflexion sur le développement et l’avenir du Pays Basque.

Alain Lamassoure a été réélu Président du Conseil des élus du Pays Basque le 26 juillet 2004. L’objectif a été de mener la réflexion sur l’avenir du Pays Basque à travers la démarche “Pays Basque 2020” qui sera concrétisée par la signature d’un contrat territorial avec l’Etat, le Conseil régional d’Aquitaine et le Conseil général des Pyrénées-Atlantiques.

Le conseil d’administration du 23 mai 2008 a élu Jean-Jacques Lasserre, Président du Conseil des élus.

Contact :

, Directeur du Conseil des élus et du Conseil de développement du Pays Basque

Adresse :
2, allée des Platanes
64100 Bayonne

Tél : 05 59 25 38 90
Fax : 05 59 25 38 91

Les réunions

- LES ASSEMBLEES GENERALES :

- le 23 mai 2008 (procès verbal).

- le 14 décembre 2007 (note de présentation des dossiers et procès verbal).

- le 26 juin 2007 (rapport d’activités 2006, bilan financier et modification des statuts).

- le 19 juillet 2006 (rapport d’activités 2005 et bilan financier).

- le 10 juin 2005 (rapport d’activités 2004).

- le 21 juin 2004 (rapport d’activités 2003, bilan financier et modification des statuts).

- le 26 février 2003 (rapport d’activités 2002 et bilan financier).

- le 15 février 2002.

LES CONSEILS D’ADMINISTRATION (depuis 2007) :

- le 23 mai 2008,
- le 19 novembre 2007,
- le 9 février 2007.

Vous pouvez également avoir accès aux réunions du comité de pilotage de la Convention spécifique Pays Basque et du comité de pilotage “Pays Basque 2020″.

- LES CONVENTIONS :

- Le 27 septembre 2001, à Bayonne, la Caisse des dépôts et consignations (C.D.C), le Conseil des élus du Pays Basque et le Conseil de développement ont signé une convention selon laquelle la C.D.C s’est engagée financièrement pour la mise en oeuvre de la Convention spécifique Pays Basque.

- Le 17 mai 2002, à la mairie de Mauléon, Alain Rousset, Président du Conseil régional, Jean-Jacques Lasserre, Président du Conseil général, Battitta Queheille, Président de la Communauté des communes de Soule, Ariane Obolensky, Présidente du directoire de la Banque de développement des petites et moyennes entreprises et Alain Lamassoure, Président du Conseil des élus, ont signé la convention de mise en place d’un fonds pour aider la reconversion économique de la Soule. Cette convention prévoit un montant de 1.350.000 euros, qui sera attribué sous forme de prêts aux entreprises réalisant des investissements liés au maintien ou à la création d’emplois.

Avant cette signature officielle, la délégation d’élus a visité l’entreprise Alkar à Mauléon, spécialisée dans la construction métallique.

- le 26 juillet 2004, à Bayonne, le Conseil des élus, le Conseil général, le Conseil régional et l’Agence de l’eau Adour-Garonne ont signé la convention “Défi territorial : reconquête du la qualilté des eaux de baignade du littoral basque” (synthèse du document).

- LES REUNIONS POUR MIEUX CONNAITRE LE FONCTIONNEMENT DU CONSEIL DES ELUS DU PAYS BASQUE ET DU CONSEIL DE DEVELOPPEMENT AVEC :

- le Syndicat mixte Hobeki :

Le 30 novembre 2001 à Saint-Palais, Alain Lamassoure, Président du Conseil des élus du Pays Basque et Bernard Darretche, Président du Conseil de développement, ont rencontré près de 200 élus des cantons de Saint-Palais et d’Iholdy, pour expliquer le fonctionnement de ces deux institutions et répondre aux différentes questions.

- l’Association des élus Abertzale, à la mairie d’Hélette, le 16 mars 2002. Alain Lamassoure a pu ainsi rencontrer une trentaine d’élus.

- les élus du canton de Saint Pierre d’Irube et de la commune d’Urt, le 29 avril 2002, à Saint Pierre d’Irube.

- VISITE DU PARLEMENT EUROPEEN :

Les membres du Conseil d’administration du Conseil des élus ont visité le Parlement européen à Strasbourg le 4 septembre 2003, sous le parrainage d’Alain Lamassoure.

A l’occasion de ce déplacement, les élus ont été reçus au Conseil régional d’Alsace à Strasbourg par son Président, Adrien Zeller, et Justin Vogel, Président de l’Office pour la langue et la culture d’Alsace.

Quelques dossiers

- CONFERENCE EURO-REGIONALE :

Pour améliorer l’organisation des relations transfrontalières, une instance commune d’information, de concertation et de coordination a été créée. Il s’agit de la Conférence euro-régionale. Ainsi, le 1er mars 2007, les représentants de la Communauté autonome d’Euskadi, la diputación foral de Gipuzkoa, la Région d’Aquitaine, le Conseil général des Pyrénées-Atlantiques, la Préfecture des Pyrénées-Atlantiques et le Conseil des élus du Pays Basque, ont signé une convention de coopération transfrontalière instituant la Conférence euro-régionale.

La Conférence euro-régionale s’est réunie en séance plénière le 13 décembre 2007 (voir le communiqué de presse).

- LEADER :

Le Conseil des élus du Pays Basque a le rôle d’harmoniser la Convention spécifique Pays Basque avec d’autres procédures, notamment le programme européen Leader (voir sur ce site “Financements européens“).

Leader vise à promouvoir le développement du territoire rural. Les actions de développement sont initiées et menées par un groupe d’action locale, le Conseil des élus du Pays Basque, auquel s’adosse un comité qui comprend des partenaires socio-économiques publics et privés.

Le Pays Basque intérieur a bénéficié du financement de nombreux projets dans le cadre de Leader II, programme européen portant sur la période 1994-1999. “Leader +” lui succède pour la période 2002-2008.

Alain Lamassoure en sa qualité de Président du Conseil des élus du Pays Basque, a défendu la candidature du Pays Basque au titre de “Leader +”, devant le comité régional compétent le 20 septembre 2001 à Bordeaux. Le projet concerne l’ensemble du Pays Basque intérieur et se concentre sur l’utilisation des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC).

Le 29 novembre 2001, cette candidature a été retenue. Sur plus de 100 candidatures, la France a été admise à présenter à Bruxelles 53 projets locaux de revitalisation des zones rurales. Le projet du Pays Basque fait partie des 3 dossiers aquitains validés sans réserve sur les 10 présentés. Alain Lamassoure a déclaré :”l’ensemble du Pays Basque aura les moyens d’être à la pointe de cette révolution technique décisive”.

Le Conseil des élus, maître d’ouvrage du programme Leader + au titre du Pays Basque intérieur, a mis en place un comité de programmation chargé du suivi du programme. Le comité de programmation de Leader + est composé de 11 membres élus et 16 représentants de la société civile. Michel Arhancet, conseiller général du canton de Tardets, en est le Président.

Leader + a été mis en place officiellement le 8 juillet 2002 à Saint-Palais. Trois conventions ont été signées entre le Conseil des élus du Pays Basque et :
- le Conseil général des Pyrénées-Atlantiques pour assurer la gestion administrative,
- la Caisse des dépôts et consignations qui aide financièrement à la mise en oeuvre de sept cyber-bases,
- le CNSEA (Centre national pour l’aménagement des structures des exploitations agricoles) pour assurer la gestion des fonds européens.

Dans le cadre du programme européen Leader 2007 – 2013, la candidature du Pays Basque est ciblée sur le développement durable de la montagne basque. Un document de synthèse a été élaboré (voir également la carte de zonage).

Pour contacter la :

- Adresse : 4, allée des Platanes 64100 Bayonne
- Tel : 05 59 46 51 01 / Fax : 05 59 46 50 87

- ENVIRONNEMENT :

. “Défi Côte Basque” :
Le 26 juillet 2004, à Bayonne, le Conseil des élus, le Conseil général, le Conseil régional et l’Agence de l’eau Adour-Garonne ont signé la convention “Défi territorial : reconquête du la qualité des eaux de baignade du littoral basque” (synthèse du document). Un bilan a été réalisé en 2007.

. La gestion équilibrée de la ressource en eau :
Dans le cadre de l’élaboration du Contrat territorial pays Basque 2008 – 2013, le Conseil des élus et le Conseil de développement ont réalisé un diagnostic sur la mise en place d’outils de gestion de l’eau à l’échelle du territoire afin de garantir une bonne qualité de l’eau, préserver la ressource en eau et lutter contre les risques d’inondations. Un programme de travail a été mis en place.

- ASSISES DES LIBERTES LOCALES :

Le Gouvernement a lancé un grand débat sur la décentralisation de nos institutions appelé “Les Assises des libertés locales”.

Le Conseil des élus du Pays Basque a souhaité apporter sa contribution aux Assises des libertés locales.

A l’occasion du débat départemental qui s’est déroulé à Salies de Béarn le 9 novembre 2002, Alain Lamassoure a présenté cette contribution en réclamant que le Pays Basque soit connu et reconnu. Dans le cadre de l’examen du projet de loi constitutionnel relatif à la décentralisation, il a également proposé aux parlementaires de déposer un amendement modifiant l’article 2 de la Constitution afin que les langues régionales puissent être reconnnues. L’Assemblée nationale a rejeté cet amendement.

Le 13 janvier 2003 à Matignon, le Premier Ministre, Jean-Pierre Raffarin, a invité Michèle Alliot-Marie, Ministre de la défense, les parlementaires des Pyrénées-Atlantiques et le Président du Conseil général, pour évoquer la question basque. Le Premier Ministre a exclu la scission du département des Pyrénées-Atlantiques mais a accepté d’étudier la situation spécifique du Pays Basque dans le cadre d’un processus de concertation sous l’autorité du Ministre de l’intérieur, Nicolas Sarkozy.

A l’occasion de l’Assemblée générale du Conseil des élus du Pays Basque du 26 février 2003, Alain Lamassoure a rappelé dans son discours, l’importance de la réforme de la décentralisation pour le Pays Basque. M. le Préfet a annoncé une première rencontre avec le Ministre de l’intérieur. Cette réunion a eu lieu le 10 mars 2003 en présence des parlementaires du Pays Basque et du Président du Conseil général.

Les 19 et 20 décembre 2003, Nicolas Sarkozy s’est rendu au Pays Basque. Il a rencontré les acteurs de la vie politique et économique locale, ainsi qu’une délégation du Conseil des élus du Pays Basque. Il a ouvert des chantiers concernant le foncier, l’agriculture, la langue basque, l’université et la coopération transfrontalière.

Le nouveau Ministre de l’intérieur, Dominique de Villepin, s’est rendu au Pays Basque le 26 novembre 2004. Il a prononcé un discours devant les élus du Pays Basque à la Chambre de commerce et d’industrie de Bayonne.

- AMENAGEMENT DU TERRITOIRE, FONCIER ET LOGEMENT :

A la suite de la visite du Ministre de l’intérieur au Pays Basque, le Conseil des élus a créé un groupe de travail sur le thème du foncier et du logement.

A l’occasion de l’installation de ce groupe de travail, un rapport demandé par les Ministères de l’agriculture, de l’équipement et de l’intérieur, a été présenté.

Le rapport des inspecteurs généraux sur la question foncière au Pays Basque préconise les propositions suivantes :
- la relance du SCOT nord,
- la création d’un 3ème SCOT et la concertation inter SCOT,
- la création d’un observatoire foncier et d’un EPF local,
- la mise en place d’un plan d’urgence logement.

Le 29 mars 2005, à la Chambre de commerce et d’industrie de Bayonne, la convention-cadre relative au plan d’urgence logement a été signée par l’Etat, le Département des Pyrénées-Atlantiques, la Communauté d’agglomération BAB et le Conseil des élus du Pays Basque

- POLITIQUE LINGUISTIQUE :

Le Gouvernement d’Euskadi et les collectivités territoriales de la Maîtrise d’Ouvrage Publique (aménagement de la politique linguistique dans le cadre de la Convention spécifique Pays Basque) ont signé, le 3 septembre 2003, un accord de partenariat pour le développement de la langue basque (transmission, pratique et diffusion de la langue basque).

A la suite de la visite du Ministre de l’intérieur au Pays Basque, le Conseil des élus a créé un groupe de travail pour le développement de la langue basque, en concertation avec l’Etat et le Conseil général.
Le 9 juillet 2004, le Rectorat et le Conseil général ont présenté le projet de convention portant sur la mise en place d’une concertation permanente sur l’offre d’enseignement des langues régionales.
La convention-cadre a été signée en présence de Dominique de Villepin, Ministre de l’intérieur, le 26 novembre 2004, au Conseil général à Bayonne.

L’Office public de la langue basque a été officiellement installée le 8 décembre 2004 à la Sous-Préfecture de Bayonne. Max Brisson a été élu président. L’Office public de la langue basque regroupe cinq partenaires : l’Etat, la Région Aquitaine, le Département des Pyrénées-Atlantiques, le Conseil des élus du Pays Basque et le Syndicat intercommunal de soutien à la culture basque.

Dans le cadre de la campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy a adressé un courrier aux associations de défense des langues régionales (janvier 2007).

- FRANCHISSEMENT DES PYRENEES :

Le Conseil de développement du Pays Basque a rendu un avis sur ce sujet.

La mise en oeuvre de la Convention spécifique Pays Basque

Le Conseil des élus du Pays Basque et le Conseil de développement ont joué un rôle primordial dans l’élaboration de la Convention spécifique Pays Basque qui propose des opérations concernant le Pays Basque regroupées en neuf volets (politique linguistique, culture, environnement, agriculture, pêche, industrie et formation professionnelle, tourisme, infrastructures et urbanisme, transfrontalier).

Cette convention a été signée le 22 décembre 2000 par tous les partenaires (Etat, Conseil régional d’Aquitaine, Conseil général des Pyrénées-Atlantiques, Communauté d’agglomération Bayonne-Anglet-Biarritz, Conseil des élus du Pays Basque) qui se sont ainsi engagés dans la réalisation des différentes actions représentant un montant de 396 millions d’euros.

Les opérations concernant l’environnement sont particulièrement novatrices et visent notamment la qualité de l’eau, la protection du littoral contre l’érosion marine, la création d’un centre de ressources de l’environnement et la création d’un maître d’ouvrage unique à l’échelle du Pays Basque pour le traitement des ordures ménagères.

Les différentes opérations incluses dans la Convention spécifique Pays Basque sont validées régulièrement par un Comité de pilotage. Celui-ci est composé du Préfet des Pyrénées-Atlantiques, du Président du Conseil régional d’Aquitaine, du Président du Conseil général des Pyrénées-Atlantiques, du Président de la Communauté d’agglomération Bayonne-Anglet-Biarritz et du Président du Conseil des élus du Pays Basque.

Deux comités de pilotage de la Convention spécifique Pays Basque ont eu lieu au cours de l’année 2001, le 9 juillet et le 7 décembre. L’Etat, la Région et le Département ont apporté leur contribution financière à hauteur de 19,36 millions d’euros.

Parmi les différentes mesures, il a été décidé la mise en place d’un dispositif de reconversion industrielle pour la Soule.

Le comité de pilotage du 4 avril 2002 a validé 30 opérations dans des domaines très variés (culture, environnement, agriculture, pêche, industrie et formation professionnelle, tourisme, infrastructures et urbanisme, transfrontalier, animation). L’accent a été mis tout particulièrement sur le financement de travaux d’assainissement pour améliorer la qualité des eaux en matière d’environnement.

L’instruction des dossiers inscrits au volet linguistique de la Convention spécifique Pays Basque fait l’objet d’un dispositif original.

le Comité de pilotage de la Maîtrise d’Ouvrage Publique qui a en charge l’aménagement de la politique linguistique, s’est également réuni le 4 avril 2002. Ce comité a retenu diverses opérations en faveur de la langue basque.

Les comités de pilotage de la MOP et de la Convention spécifique Pays Basque se sont à nouveau réunis le 5 novembre 2002.

Le comité de pilotage de la Convention spécifique Pays Basque a adopté une vingtaine de projets pour un montant de 30 millions d’euros. 6,5 millions d’euros sont pris en charge par les partenaires de la Convention (Etat, région, département).

Une enveloppe de 5,7 millions d’euros a été attribuée au maintien de la flotille de pêche.

Joël Brouch, directeur adjoint de l’OARA, a fait un diagnostic des forces et des faiblesses du spectacle vivant en Pays Basque dans un rapport rendu en septembre 2002. Sur la base de ce rapport, le comité de pilotage a validé des opérations dont la consolidation des scènes de pays et le renforcement du rôle de l’Institut Culturel Basque.

Ce comité de pilotage a été l’occasion de faire le bilan de l’état d’avancement de la Convention spécifique Pays Basque. Les opérations validées représentent 28 % du total des engagements de la période 2001-2006, soit 115 millions d’euros (50 millions d’euros environ pour les partenaires).

A l’occasion du comité de pilotage du 18 mars 2003, la Maîtrise d’ouvrage publique de la politique linguistique a décidé de se structurer en GIP (Groupement d’intérêt public).
La MOP s’est engagée dans le soutien de 10 opérations mobilisant 1 million d’euros prévus dans la Convention spécifique.
Il a également été prévu la mise en place d’un partenariat avec la Communauté autonome d’Euskadi. Cet accord de partenariat a été officialisé le 3 septembre 2003.

Le comité de pilotage de la Convention spécifique Pays Basque du 16 juillet 2003 a validé 39 opérations pour un coût total de 47,5 millions d’euros.
Ce comité de pilotage a également confié une mission au Conseil de développement afin d’évaluer la mise en oeuvre de la Convention spécifique à mi-parcours. Un avis
a été adopté par le Conseil de développement le 10 juin 2004.

Le 16 juin 2004, le comité de pilotage de la Convention spécifique Pays Basque s’est réuni pour la 6ème fois depuis sa signature, et a validé une vingtaine d’opérations pour un coût total de 66,5 millions d’euros. Ce comité de pilotage a également validé le document réactualisant la Convention spécifique après son évaluation à mi-parcours.

Pour poursuivre la validation des opérations programmées, le comité de pilotage de la Convention spécifique Pays Basque s’est également réuni le :

- 2 mai 2005,
- 7 avril 2006.

Le comité de pilotage du 9 février 2007 a programmé les dernières opérations de la Convention spécifique Pays Basque. Cette réunion a également permis de faire un bilan et d’examiner les
résultats les plus significatifs de la Convention spécifique Pays Basque.

Interview publiée dans le numéro d’avril-juin 2010 de la revue de Confrontations Europe

Une exception française : l’inégalité face au chômage

Nous le savons tous, nous n’en parlons jamais : le plus formidable blocage à toutes les réformes et, au-delà, à la modernisation de la société française, c’est le privilège de la garantie absolue d’emploi dont jouit une partie des Français – en l’espèce, les fonctionnaires et agents du secteur public. Un privilège tellement enraciné au plus profond du modèle français que, non seulement, depuis l’héroïque Raymond Barre, aucun homme politique n’a osé le nommer comme tel, mais encore ceux qui n’en bénéficient pas ne l’ont jamais remis en question. Comble du masochisme ? Syndrome de Stockholm ? Les salariés du secteur concurrentiel se sont souvent solidarisés avec ceux du public en grève, alors même qu’en période de croissance lente les garanties d’emploi des uns ne font qu’accroître la précarité des autres. Lorsque, malgré tout, ici ou là, une voix timide s’élève pour suggérer qu’il pourrait y avoir là un sujet de préoccupation, un formidable chœur polyphonique, drapé dans la dignité tricolore, scande « qu’il ne faut pas dresser les Français les uns contre les autres ! » Fermez le ban !

Heureusement que les Constituants ne se sont pas arrêtés à cet argument dans la Nuit du 4 août 1789 ! Ce sont les inégalités qui divisent les Français, et non pas leur dénonciation. Et c’est d’un vrai esprit révolutionnaire dont nous avons besoin pour nous attaquer à cette source d’injustice qui mine la société française en profondeur.

Transformer tout le monde en fonctionnaire : c’était l’ambition du marxisme, qui a marqué la France plus profondément et plus longtemps que tout autre pays occidental. Adopté par une majorité communiste et socialiste, le statut de la fonction publique de 1945 n’était pas seulement destiné à garantir la stabilité des agents publics là où la nécessité est évidente (éducation, police, magistrature). Il était conçu par ses auteurs comme un modèle, qui avait vocation à s’étendre, peu à peu, à tous les salariés et, au-delà, à tous les actifs. Depuis, il a servi de référence implicite à toutes les revendications sociales : on a même vu des chômeurs, désespérant de retrouver un emploi, finir par s’organiser pour avoir un statut.

Intervient ici une particularité bien française. Ailleurs, en Europe, le syndicalisme et les partis de gauche sont restés sociologiquement ancrés dans le monde salarié en entreprise, d’abord cols bleus puis cols blancs : le Labour party anglais, le Parti socialiste ouvrier espagnol ont gardé leur nom d’origine. En France, le syndicalisme n’est puissant que dans le secteur public, et c’est dans la fonction publique que le Parti socialiste trouve ses militants, ses élus, sa philosophie et ses dirigeants : c’est le cas de tous ses présidentiables depuis 1995, y compris les nombreux prétendants pour 2012. De manière significative, il en va de même pour la nouvelle gauche écologiste.

Nous en arrivons ainsi au paradoxe incroyable : ce sont ceux qui sont protégés du chômage qui monopolisent le terrain de la revendication sociale, en se présentant comme les défenseurs des plus défavorisés. Et ça marche ! L’un après l’autre, les gouvernements finissent par céder aux pressions de « la rue », et ouvrent des négociations avec des dirigeants syndicaux qui ne représentent en fait que le secteur protégé. Comment s’étonner si, à chaque fois, celui-ci en sort encore plus protégé et si, depuis maintenant trente ans – trente ans ! – la France s’est enfoncée dans le chômage de masse au point de ne même plus s’en indigner ? J’exagère ? Ces derniers mois, avant comme après les régionales, au cœur de la crise économique, le débat politique s’est concentré sur des sujets tels que le changement climatique, l’identité nationale, le port du voile islamique, et les candidatures à l’élection présidentielle qui n’aura pas lieu avant deux ans. Dans un pays incapable de fournir un emploi à un jeune sur quatre !

Car nous sommes désormais dans un cercle vicieux. Si l’on additionne les agents des trois fonctions publiques (nationale, territoriale, hospitalière), les agents du secteur public (cheminots, gaziers, etc.), les salariés des innombrables organismes, associations, fondations, entreprises de « l’économie sociale », qui vivent essentiellement de subventions, les retraités, les bénéficiaires des minimums sociaux, les jeunes bénéficiant d’un contrat aidé, on arrive à ce résultat étonnant : le nombre des Français dont la rémunération principale est financée par l’impôt et qui sont protégés du chômage est équivalent à celui des salariés du secteur privé ! Du temps où le communisme recouvrait l’Europe de l’Est, Valéry Giscard d’Estaing avait décrit cette situation en disant : « La France contient une Pologne en elle ! » En 2010, la Pologne, devenue démocratique, est libérée de sa bureaucratie tentaculaire. La France, restée démocratique, a conservé la sienne

La dépendance à l’argent public tend même à s’accroître. Les salariés du privé eux-mêmes ne peuvent être payés 39 heures pour 35 heures de travail hebdomadaires que parce que l’Etat paye à leur place les cotisations sociales correspondantes. Les professions de santé dépendent de l’assurance maladie. Et les aides européennes représentent un bon tiers du revenu de nos agriculteurs. D’où l’immense difficulté politique à faire accepter les réformes. Si tant de Français dépendent de la dépense publique, comment celle-ci serait-elle impopulaire ? Pourquoi des élus régionaux se battraient-ils pour attirer des investissements industriels, alors que la dernière trouvaille des économistes français est que « l’économie résidentielle », c’est-à-dire les revenus dépensés par les fonctionnaires, les retraités et les résidents secondaires, rapporte plus que les activités productives, qui sont pénibles pour les travailleurs et polluantes pour l’environnement ?

Et voilà comment, petit-à-petit, mais de plus en plus vite, la France se dévitalise. Trop de ses jeunes se découragent, ou s’en vont tenter ailleurs une chance que n’offrent plus ici notre allergie au risque et notre jalousie envers la réussite. N’accusons pas la Chine, là où le mal est d’abord en nous : nous avons laissé fondre notre industrie, au point qu’elle ne représente plus que la moitié de la part qu’elle occupe encore dans l’économie allemande. On demande un Lech Walesa.

Alain LAMASSOURE, le 26 avril 2010

Interview publiée dans “La Tribune”, le 19 avril 2010

“Une citoyenneté à inventer”, article publié dans “Les Dernières Nouvelles d’Alsace”, le 17 avril 2010

Adapter la gouvernance française à l’Europe

Appliqué depuis le 1er décembre dernier, le traité de Lisbonne met en place une organisation politique très différente pour l’Union européenne. Résumons-là.

Le Conseil européen a désormais un Président à temps plein. Le Parlement européen partage le pouvoir législatif et budgétaire à égalité avec le Conseil des Ministres, et c’est lui qui élit le Président de la Commission. Un impressionnant service diplomatique européen se met en place sous l’autorité de la Haute-Représentante, en charge de coordonner les diplomaties des 27 Etats membres et les relations extérieures de la Commission. Hors de Bruxelles, les Parlements nationaux acquièrent un droit de regard, et quasiment de veto, sur les projets législatifs de l’Union et les citoyens ont un droit d’initiative inédit dans tous les domaines relevant de la compétence communautaire.

L’Union devait-elle être plus fédérale ou plus confédérale, ou, disons plutôt, plus communautaire ou plus interétatique ? Le choix original fait par la Convention présidée par Valéry Giscard d’Estaing en 2004, et intégralement repris dans le traité de Lisbonne est de renforcer les deux volets : des institutions communautaires plus fortes, très inspirées du modèle fédéral de type parlementaire ; et une responsabilité plus grande confiée aux représentants des Etats dans les domaines qui restent fondamentalement de compétence nationale, mais où la coordination des politiques nationales devient une nécessité absolue – politique étrangère, bien sûr, mais aussi politiques de défense, politiques industrielles et politiques budgétaires, par exemple.

Chaque Etat membre a donc intérêt à adapter sa propre organisation politico-administrative pour défendre ses positions dans ce nouveau système, optimiser son influence dans la politique communautaire, et contribuer à la réussite du nouveau traité. Dans le cas français, cela exige un certain nombre de changements par rapport au dispositif actuel, qui n’a guère changé depuis trente ans.

- Nomination à l’Elysée d’un conseiller européen ayant un rang égal au conseiller diplomatique, et qui soit le sherpa du Président de la République sur tous les sujets proprement communautaires.

- Au sein du gouvernement, nomination d’un Ministre en charge des Affaires européennes. La tradition française était celle d’un Ministre délégué auprès du Ministre des Affaires étrangères, assistant celui-ci à Bruxelles dans les réunions du Conseil dit « Affaires générales ». La dégradation de la fonction en un modeste secrétariat d’Etat est un contresens qu’il est facile – et urgent – de corriger. C’est bel et bien une promotion au niveau de Ministre « plein », distinct du Quai d’Orsay, qui est aujourd’hui nécessaire. Un Ministre chargé de préparer la coordination interministérielle pour le Premier ministre, comme le fait le Ministre du Budget pour les arbitrages budgétaires. Cette promotion doit accompagner celle du Conseil Affaires générales, à partir du moment où les Ministres des Affaires étrangères n’y siègent plus et où c’est cette formation qui doit jouer le rôle principal dans la préparation des Conseils européens. Pour prendre une comparaison avec la gouvernance interne de la France, imagine-t-on un Conseil des Ministres élyséen préparé par les seuls secrétaires d’Etat ? Ce serait risible. C’est la situation actuelle du Conseil Affaires générales.

- Pour la coordination interministérielle, le système du Secrétariat général aux affaires européennes est bien rodé et bien adapté au fonctionnement de nos administrations centrales. Faut-il le laisser sous l’autorité directe du Premier ministre, ou le mettre sous celle du Ministre des Affaires européennes, ou revenir à la solution expérimentée par François Mitterrand d’un rattachement direct à l’Elysée ? C’est un choix à opérer en fonction de la manière dont le Président de la République conçoit la répartition des tâches entre son Premier ministre et lui.

- C’est évidemment le Quai d’Orsay qui va être soumis aux changements les plus importants. La responsabilité première confiée aux diplomates dans la représentation de la France à Bruxelles est une survivance qui ne se justifie plus que par le passé. Avec Lisbonne, tout change. Les Ministres des Affaires étrangères sont amenés à se consacrer exclusivement à la diplomatie, dont les grandes orientations se décideront de plus en plus à Bruxelles. Nos meilleurs diplomates doivent donc peupler le nouveau Service d’action extérieure de l’Union. En revanche, la préparation de tous les conseils des ministres européens relatifs aux politiques internes doit être confiée à une représentation permanente dépendant du Ministre des Affaires européennes ou du SGAE, mais distincte des Affaires étrangères. « Vous n’y pensez pas, ce serait un tremblement de terre ! » m’a dit un diplomate chevronné – à côté de toutes les réformes déjà engagées dans notre administration territoriale, ce sera plutôt un tsunami dans quelques tasses de thé…

- De manière plus inattendue, notre Parlement national devra aussi s’adapter à ses nouvelles responsabilités. Sur la politique étrangère comme sur la politique économique, la décision juridique et financière relève du Parlement national, mais elle doit désormais être systématiquement éclairée par la vision européenne, apportée à Bruxelles et Strasbourg. Il faut inventer la manière de faire travailler ensemble les commissions parlementaires compétentes. L’Assemblée Nationale française en est particulièrement consciente, et commence à multiplier les initiatives, au niveau de la commission des affaires européennes comme à celui du groupe parlementaire UMP.

- Les partis politiques nationaux doivent aussi mieux s’organiser pour être influents dans leurs familles politiques européennes respectives. Ils ont encore des marges de progression. Ainsi, l’UMP a réussi à faire élire Joseph Daul à la présidence du groupe PPE au Parlement européen, mais dans un organigramme qui comprend 42 secrétaires nationaux (les « ministres fantômes » du parti) l’Europe n’apparaît nulle part …

- Enfin, le Président de la République ou le Premier ministre pourrait trouver intérêt à réunir périodiquement autour de lui, ne fût-ce que de manière informelle, « l’équipe de France en Europe » : principaux ministres, parlementaires, hauts fonctionnaires, membres français des institutions européennes (y compris du Conseil de l’Europe et de l’OTAN), pour s’assurer que nos compatriotes jouent bien en harmonie dans le concert européen.

Chaque fois que de nouvelles institutions se mettent en place, c’est immédiatement que les partenaires concernés doivent adapter leur propre dispositif. Une organisation désuète qui survit à une révolution dans son environnement en retrouve une forme de légitimité funeste pour dix ans de plus.

Alain LAMASSOURE, le 12 avril 2010

Changer la communication : pour un tableau de marche de la France

Où en sommes-nous ? Dans les réformes pour lesquelles nous avons élu Nicolas Sarkozy, en champion de la « rupture » ? Quelles sont celles qui sont achevées, celles qui sont en cours, voire celles qui sont reportées ou abandonnées ?

Où en sommes-nous dans la sortie de crise ? Dans les suites de la présidence française de l’Union européenne, et dans l’application des décisions prises dans le cadre du G20 ?

La France est-elle plus forte ou plus faible qu’en 2007 ? Vit-elle encore au-dessus de ses moyens ? Les inégalités se sont-elles accrues ou réduites ? Les délocalisations sont elles enrayées, l’immigration est-elle maîtrisée ? Et finalement, quelles sont les chances pour que demain soit meilleur qu’aujourd’hui ?

Ces questions simples, les Français nous les ont posées tout au long de la campagne des élections régionales. De manière surprenante, malgré le déluge d’argumentaires chiffrés émanant des ministères et du Mouvement populaire, l’organisation opportune d’« états généraux » sur les sujets les plus divers, de la ruralité à l’industrie, et les discours fondateurs ou refondateurs des dirigeants, aucune réponse claire n’est parvenue jusqu’à l’opinion. Or, plus le programme politique est varié et ambitieux, plus il faut un tableau de bord pour le suivre. Plus la crise est violente, plus le malade a besoin de savoir où il en est dans sa marche vers la guérison. L’utilisation médiatique des faits d’actualité dans un esprit compassionnel a montré son efficacité dans la conquête du pouvoir, mais aussi ses limites dans l’exercice de celui-ci : le dirigeant en charge est jugé sur les résultats, et rien d’autre. Ses actes sont cent fois plus éloquents que ses paroles, et les images elles-mêmes ne le portent plus que si elles reflètent la réalité du vécu quotidien. Même le super communicant qu’était Tony Blair a dû abandonner piteusement le pouvoir, peu après un triomphe électoral, pour avoir oublié cette évidence élémentaire.

Le premier besoin de la politique française aujourd’hui est un tableau de marche. Prenons les objectifs sur lesquels Nicolas Sarkozy a été élu et son gouvernement investi par la majorité parlementaire. Recensons les indices disponibles permettant de mesurer le chemin parcouru et, s’ils n’existent pas, sollicitons les experts pour les créer. Il est des domaines où les chiffres sont disponibles et bien publiés : tout ce qui concerne l’activité économique, les budgets, la délinquance. Mais il est aussi des chiffres moins connus, et parfois signifiants vis-à-vis de nos objectifs majeurs. Donnons-leur une publicité forte, régulière, et osons nous soumettre à leur verdict. Des exemples ?

« Travailler plus » se mesure, bien sûr, par le niveau de l’emploi, mais aussi par le taux d’activité des diverses catégories d’âge et celui des femmes, la durée annuelle du travail, l’âge moyen effectif de départ à la retraite, l’absentéisme des salariés, des fonctionnaires et des travailleurs indépendants. Sans oublier les journées de travail perdues, notamment par les usagers, pour fait de grève. Quels ont été les effets du RSA par rapport au RMI sur le retour au travail des chômeurs ? Et ceux du régime de l’auto-entrepreneur ? Que reste-t-il exactement de la loi des 35 heures – tiens ? On ne l’a donc pas abolie, alors que tous les discours officiels ne cessent de la vitupérer, à juste titre ? – et quelles en sont les conséquences actuelles sur la durée effective du travail, sur le budget de l’Etat, et sur la croissance ?

La croissance, justement. « Nous devons aller la chercher avec les dents » : cette phrase imagée a trouvé sa traduction détaillée et chiffrable dans le remarquable rapport rendu par Jacques Attali il y a deux ans. Il avait recensé 316 freins à la croissance. Donnons-nous le plaisir de saluer, par exemple chaque trimestre, la disparition progressive de ces freins : l’ouverture des magasins le dimanche, la suppression de la taxe professionnelle, la réduction de la TVA sur la restauration, le crédit d’impôt recherche-innovation, le statut de l’auto-entrepreneur sont à saluer à ce titre. Mais beaucoup reste à faire…

« Encourager la France qui se lève tôt », refrain scandé avec l’hommage répété à « ceux qui sont trop riches pour recevoir des aides et trop pauvres pour bénéficier d’allègements fiscaux ». L’INSEE fait des enquêtes régulières et très précises sur l’évolution du niveau de vie des diverses catégories sociales. Le sort des classes moyennes, des agriculteurs, des retraités est mesurable et mesuré. Les effets des nombreuses dispositions fiscales adoptées depuis trois ans doivent aussi être jugés à cette aune.

« Récompenser le mérite. » Il était entendu que l’exemple devait venir de haut : il était même annoncé que chaque Ministre serait jugé en fonction de la manière dont il honorerait sa feuille de route. Intéressante innovation, dont l’absence de suite n’a jamais été expliquée. La prochaine saisine du Parlement sur les nominations les plus importantes et l’accord sur l’avancement dans la fonction publique offrent de nouvelles occasions de montrer que les promotions obéissent à d’autres critères que la récompense de fidélités personnelles ou celle de ralliements d’opportunité.

« Réussir l’intégration ». C’était l’adresse lancée aux jeunes « des quartiers », et notamment à ceux qui sont issus de l’immigration. Mais hélas, avec la crise l’ambition ne peut pas se limiter à eux, puisque, en moyenne, un quart des jeunes Français sont sans emploi. Combien d’entre eux sortent-ils de l’obligation scolaire sans diplôme ni métier en main ? Combien remplissent-ils leur devoir électoral, participent-ils à la vie associative, sociale, sportive ou culturelle ? Combien de boulots précaires ont-ils eu avant de trouver un emploi stable ? Jusqu’à quel âge ont-ils été aidés par leur famille ? Combien ont-ils bénéficié des services publics de l’emploi, du RSA jeunes, ou/et du droit du chômeur à une formation complémentaire, et pour quel résultat ?

Quant au « plan Marshall des banlieues », pourquoi ne pas en mesurer aussi les résultats concrets ? Taux de chômage, taux de scolarisation, niveau et formes de la délinquance, mixité sociale, rénovation des logements, desserte par les services publics de proximité et finalement « désensibilisation » des quartiers sensibles sont des données parfaitement chiffrables.

« Réformer l’éducation ». Combien de parents mettent-ils à profit l’assouplissement de la carte scolaire ? Dans combien d’établissements les élèves saluent-ils l’enseignant en se levant quand il entre en classe, puis observent-ils le silence absolu durant le cours, revenant à l’éthique de respect que le candidat Sarkozy avait fait ovationner dans toute la France ? Quelle est la proportion d’écoliers qui sortent du CM2 en sachant lire, écrire et compter ? Quel est l’âge moyen des enseignants dans les établissements les plus difficiles ? Comment évolue le taux d’absentéisme des enseignants – et celui des enfants ? Où en est la mise en place d’un barème d’évaluation de la qualité des établissements, et l’idée d’encourager financièrement les progrès accomplis ?

« Si les déficits créaient de l’emploi, ça se saurait ! » L’initiative récente d’un élu socialiste affichant le montant de la dette publique devant sa mairie a été interrompue prématurément… alors qu’elle était excellente ! Oui, les déficits se sont terriblement creusés et la dette a explosé depuis deux ans : mais la crise en est la cause, et ces maux en sont les remèdes amers mais nécessaires. En revanche, au fur et à mesure de la sortie de crise, il sera très important de suivre, quasiment jour après jour, la valeureuse réduction des déficits sans laquelle notre pays s’engagerait dans une impasse économique. Et de la même manière que l’on calcule désormais la « trace carbone » de toute initiative publique, nationale ou locale, publions systématiquement la « trace budgétaire », l’impact sur le déficit, de toute nouvelle mesure. Bercy le calcule, bien sûr, depuis toujours, mais ces données ne circulent guère qu’entre les initiés de l’administration et du Parlement. Ce temps est révolu : quand l’Etat lui-même vit à crédit six mois sur douze, toute mesure non « gagée » par une économie correspondante doit être clairement affichée comme telle – et très sévèrement jugée.

Fort d’un tel tableau – qui, naturellement devrait être étendu aussi aux autres politiques, santé, environnement, immigration, etc. -, le Président de la République pourrait venir rendre compte aux Français devant les caméras, trois fois par an, à partir de données incontestables. Mais oui, la réforme est en marche ! La France avance. A travers toutes les tempêtes, le cap est tenu. Le capitaine est ferme à la barre. Y-a-t-il meilleure manière de répondre aux questions des abstentionnistes dubitatifs du mois de mars dernier et de préparer le grand rendez-vous de la France avec elle-même en 2012 ?

Alain LAMASSOURE, le 9 avril 2010

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