Rechercher :

Résumé des points les plus importants de la session plénière du 23 au 26 mars 2009 à Strasbourg

Pour accéder
au résumé des travaux de la session plénière du 23 au 26 mars 2009 à
Strasbourg, cliquez ici

« Le Parlement européen et la Politique Agricole Commune », article paru dans la revue « Paysans » (mars-avril 2009)

Résumé des points les plus importants de la session plénière du 9 au 12 mars 2009 à Strasbourg

Pour accéder au résumé des travaux de la session
plénière du 9 au 12 mars 2009 à Strasbourg, cliquez ici

Why do I belong to the Catholic Church?

‘Bishop X is wrong to finger the condom…’ This amusing comment made by French politician, André Santini, when speaking on the subject some years ago now, is the most fitting response to the remarks made this week by the Pope on his arrival in Africa.

The only thing is, it is getting to be a bit much.

In his remarkably moving memoirs, Jean-René Etchegaray recalls the enthusiasm with which the younger Catholic generation had welcomed the Second Vatican Council (Vatican II): in one fell swoop, the Church caught up on lost time and embraced the 20th century. It focused on issues such as its Jewish roots and its relations with other religions, while placing emphasis on peace among nations and respect among peoples; it recognised the value of a social market economy and defended freedom against totalitarianism; it also undertook a revision of the liturgy and the sacraments; finally, it sought to convey the Gospel message that no one has summed up better than St Augustine: ‘Love, and do what you want!’ Ever since, throughout the world, countless unnamed clergy and lay people alike are showing us, by their example, the very best of their faith.

Unfortunately, Vatican II dates back more than 40 years. After the breath of fresh air brought by John Paul II, who urged Christians to take courage in the face of all forms of alienation and resignation (‘Do not be afraid!’), the Church gives the impression of running a century behind. Its self-willed persistence in failing to understand the sexual dimension of human life leads to an astounding denial of the teachings of contemporary science, human existence and, ultimately, the fundamental law of Christian charity.

What justification is there, in this 21st century, for the Church to reject the equality of men and women within its own body by prohibiting women from administering the sacraments? Will our womenfolk have to threaten to boycott all religious ceremonies until they are accorded full spiritual equality?

How many more paedophile tragedies will it take for priests to be absolved from the obligation of chastity? Not only is this burden too heavy for many of them to bear, but the prohibition of conjugal life is completely counter-productive as it prevents the others from understanding what family life is all about, i.e. everything that cannot simply be learnt from the Bible but from the most intimate of personal relationships.

I have personally experienced the tragedy of marital separation. My wife filed for divorce so that she could remarry. My whole life fell apart. After five years of being on my own, I also remarried. For this alone, I was excommunicated from the Catholic Church, and my second marriage could not even receive a simple blessing. The Church believes that it has said it all by repeating ‘What God has joined together, let no man put asunder!’ In so doing, it chooses to forget that marriage is the only sacrament that is not administered by a priest but by the two marriage partners themselves. Above all, it condemns the deserted marriage partner to a lifetime of solitude, it disregards the primary objective, which is to act in the best interest of any children, and it persists in turning a blind eye to the way we live today: one out of two marriages now ends in divorce. Meanwhile, a significant proportion of Catholics are living in ‘sin’ because they are involved in a ‘sinful’ relationship with a person of the same sex. By what perverse twist of logic could a message of love give rise to such an instrument of mass excommunication?

Since the introduction of the contraceptive pill, the Catholic Church seems to be panic-stricken by everything that has anything to do with sexuality. It assumes its leading role in highlighting the spiritual dimension of the issues raised by abortion, embryo research, medically assisted procreation, the birth of ‘designer babies’, and assisted suicide. However, it fails to follow through and responds to these complex and painful issues with simplistic answers in total disregard of the underlying law of Christian charity. It makes itself look ridiculous, as demonstrated by Mr Santini’s mockery, when its highest dignitaries strongly condemn intimate contact with rubber!

Which Gospel has taught our doctors of theology that sex is unclean, that sexual abstinence is the fulfilment of the human condition, that carnal love is merely a necessary evil, that procreation is the only excuse for the pleasure of the senses, that the happiness of children, parents or unmarried persons is less important than respect for the dogma laid down a thousand or two thousand years ago, in short, that it is the letter that gives life and the spirit that kills?

Why do I still belong to this Church which refuses to forgive me, even though it has so much to be forgiven for itself if it still believes in the incredible message that comes from its own God?

Alain Lamassoure, 21 March 2009

Que fais-je dans l’Eglise catholique?

« Mgr X se trompe, quand il met le préservatif à l’index … » L’humour d’André Santini, qui s’exprimait en l’espèce il y a déjà quelques années, est le meilleur commentaire que l’on puisse faire sur les propos tenus cette semaine par le Pape à son arrivée en Afrique.

Seulement, ça commence à faire beaucoup.

Dans ses Mémoires bouleversantes, Jean-René Etchegaray rappelle l’enthousiasme avec lequel la jeune génération catholique avait vécu le concile Vatican II : d’un seul coup, l’Eglise rattrapait le temps perdu et épousait son siècle. Sur ses racines juives, et les relations avec les autres religions. Sur la paix entre les nations, et le respect entre les peuples. Sur l’économie sociale de marché. Sur la liberté contre le totalitarisme. Sur la modernisation de la liturgie et des sacrements. Et finalement, sur le message de l’Evangile, que nul n’a mieux résumé que Saint Augustin : « Aime, et fais ce que tu veux ! » Depuis, sur tous les continents, clercs ou laïcs, d’innombrables anonymes nous donnent, par leur exemple, le meilleur de la foi.

Hélas, Vatican II remonte à plus de quarante ans. Et après la parenthèse lumineuse de Jean-Paul II, qui invitait les chrétiens au courage contre toutes les formes d’aliénation ou de résignation (« N’ayez pas peur » !), l’Eglise donne l’impression d’avoir repris un siècle de retard. Sa persistance assumée dans l’incompréhension de la dimension sexuelle de la vie humaine aboutit au déni confondant des enseignements de la science contemporaine, de la réalité humaine et, finalement, de l’exigence fondamentale de la charité.

Comment peut-on justifier, au XXIe siècle, que l’Eglise refuse l’égalité de l’homme et de la femme au sein de sa propre organisation, en interdisant aux filles d’Eve de délivrer les sacrements ? Faudra-t-il que nos soeurs menacent de boycotter toutes les cérémonies religieuses jusqu’à ce que leur soit reconnue la pleine égalité spirituelle ?

Combien de tragédies pédophiles faudra-t-il encore pour délivrer les prêtres de l’obligation de chasteté ? Non seulement ce fardeau se révèle trop lourd pour beaucoup d’entre eux, mais l’interdiction de la vie commune est parfaitement contre-productive pour permettre aux autres de comprendre ce qu’est la vie familiale, c’est-à-dire tout ce qui ne s’apprend pas dans les bréviaires mais au plus intime de la vie personnelle.

J’ai connu, dans ma chair, le drame de la séparation conjugale. Ma femme a demandé le divorce pour pouvoir se remarier. Toute ma vie s’écroulait. Après cinq ans de solitude, je me suis remarié à mon tour. Ce simple fait m’a excommunié de l’Eglise catholique, et ce second mariage n’a même pas pu recevoir une simple bénédiction. L’Eglise croit avoir tout dit en répétant « Que l’homme ne sépare pas ce que Dieu a uni ! » Ce faisant, elle choisit d’oublier que le mariage est le seul sacrement qui n’est pas donné par un prêtre, mais par les époux eux-mêmes. Et surtout, elle condamne l’époux abandonné à la solitude à vie, elle méprise l’objectif primordial, qui est l’intérêt des enfants, et elle s’entête à fermer les yeux sur les modes de vie de notre temps : un mariage sur deux se termine aujourd’hui par un divorce. Tandis qu’une proportion non négligeable des paroissiens vit dans le « péché » des relations « coupables » entre personnes du même sexe. Par quelle perversion un message d’amour a-t-il pu aboutir à une telle machine à excommunication de masse ?

Depuis la découverte de la pilule contraceptive, l’Eglise semble prise de panique devant tout ce qui touche de près ou de loin à la sexualité. Elle est dans son rôle éminent quand elle rappelle la dimension spirituelle des problèmes posés par l’interruption volontaire de grossesse, les recherches sur l’embryon, la procréation médicalement assistée, la naissance de « bébés-médicaments », ou l’accompagnement de la fin de la vie. Mais elle se met hors jeu quand elle apporte à ces questions complexes et douloureuses des réponses simplistes, en ignorant l’exigence première de la charité. Et elle se ridiculise, comme l’illustre le malicieux Santini, quand ses plus hautes autorités fulminent contre l’usage intime du caoutchouc !

Dans quel Evangile nos docteurs en théologie ont-ils donc appris que le sexe est impur, que l’abstinence sexuelle est l’épanouissement de la condition humaine, que l’amour charnel n’est qu’un mal nécessaire, que la procréation est la seule excuse au plaisir des sens, que le bonheur des enfants, des parents ou des célibataires est moins important que le respect de dogmes énoncés il y a mille ou deux mille ans, bref que c’est la lettre qui vivifie et l’esprit qui tue ?

Que fais-je encore dans cette Eglise, qui me refuse le pardon, alors qu’elle-même a tant à se faire pardonner si elle croit encore au message inouï de son propre Dieu ?

Alain LAMASSOURE, le 21 mars 2009

« L’Europe, facteur de paix dans le monde », intervention dans le cadre d’un colloque sur la paix organisé par le Collège des Bernardins, l’Université Paris IV-Sorbonne et l’Institut catholique de Paris, le 20 mars 2009

« Alain Lamassoure, le plus européen des Béarnais », article paru dans « Dynamiques », la revue de la CCI de Pau-Béarn, numéro de décembre 2009-janvier 2010

Nuclear cloud hanging over the Europe of energy

The strategic agreement sealed a few days ago between Siemens (Germany) and Rosatom (Russia) is very bad news for the ‘Europe of energy’.

It is even worse considering that Siemens divorced the French nuclear power plant builder Areva before contracting its new marriage, which aims to create one of the world’s three or four leading companies capable of controlling the entire construction and supply chain for civilian nuclear power plants. Siemens, a minority shareholder in Areva in the days when Germany opted to phase out nuclear power generation, decided to become a major player in the sector when the energy crisis sparked a burgeoning of nuclear projects all over the globe: in China, India, the United States, the United Kingdom, Brazil and a number of Arab states interested in preparing for the post-oil age… Even in Europe, Italy, which had decided by referendum to pull out of nuclear energy, is now trying to make up for lost time. Against this backdrop, there is no question of Siemens being content with the scraps of such a gold mine! After failing to renegotiate a satisfactory new partnership with Areva, the management of the German group did not think twice about teaming up with the Russian public enterprise Rosatom, which has know-how comparable to that of the French firm.

This decision comes on top of other blows in the last few years to the principle of European energy solidarity, which is nevertheless reiterated at every summit in Brussels. The Germany of Gerhard Schröder had already set a poor example by signing a bilateral agreement with Russia for the construction of a gas pipeline under the Baltic Sea (North Stream), to cut out the middleman between the supplier country and its customer. Poland and the Baltic states reacted bitterly at the time to this German go-it-alone move. In the south-eastern part of the continent, another Russian gas pipeline project, South Stream, has seen several EU Member States (Bulgaria, Hungary and even Italy) or applicants (Serbia) double-dealing at the expense of the competing project Nabucco, designed to ensure Europe’s energy independence. The fate of Nabucco is still not clear in March 2009.

It is often said that the Franco-German tandem is the key driving force behind European integration. Its foremost function is forgotten: without agreement between Paris and Berlin, there is no union in Europe. If one or more other countries have misgivings on a major issue, Europe can be slowed, but its unity is not called into question. However, if Germany and France are on opposite sides, there is no longer one Europe but two!

In July 1993, violent global monetary turmoil assailed the French franc after having swept away, one after another, all the European currencies apart from the mighty German mark. Most experts recommended at the time to let either the franc or the mark float freely, exempted from the rules of the European Monetary System, the precursor of the euro. Political leaders were opposed because doing so would have caused the monetary and thus the economic interests – and in the longer term the political interests – of the two countries to diverge. There would have been two Europes. The Governor of the Bank of France at the time, Jacques de Larosière, came up with a solution by easing the rules of a system in which both currencies were able to continue to participate. The markets were impressed by this political will and cooled down: the road to the single currency was clear.

In 2009, the wrong combination of energy transport infrastructure and industrial alliances could have consequences as serious as those avoided in 1993: a Berlin-Moscow axis moving away from and little by little diverging from a London-Paris-Rome axis, to the great satisfaction of all those, in Europe and beyond, who want nothing more than our collective failure.

Last December, under the French EU Presidency, the 27 had the courage to agree on a common policy on energy and climate change. Nuclear energy and gas pipelines were not included. They urgently need to be put on the agenda. The survival of the European political project hangs in the balance.

Alain Lamassoure, 9 March 2009

Réunions et manifestations d’Alain Lamassoure – 2007

– le 14 décembre 2007, conférence de presse de présentation de la candidature de Robert Villenave, Maire d’Anglet, aux prochaines élections municipales.

– le 30 novembre 2007, colloque « Envie d’Europe » organisé par le MEDEF de Midi-Pyrénées, à Toulouse.

– le 26 novembre 2007, visite du site Thalès Alénia Space à Toulouse.

– le 23 novembre 2007, déplacement à Alès (Gard) et conférence sur l’Europe organisée par la Maison de l’Europe de Nîmes.

– le 10 novembre 2007, colloque organisé par l’Association Hemen sur le thème « Pour une meilleure complémentarité et une véritable solidarité entre Pays Basque intérieur et littoral », à la CCI de Bayonne.

– le 10 novembre 2007, inauguration de la Maison de l’environnement à Anglet.

– le 20 septembre 2007 à Bayonne, conférence-débat avec Gilles Savary, Député européen, sur le thème « Pour une Europe citoyenne », organisée par la Ligue des Droits de l’Homme.

– le 15 septembre 2007, intervention sur l’Europe de la défense devant les auditeurs de la session nationale de l’Institut des hautes études de la défense nationale (IHEDN), en séminaire à Anglet.

– le 14 juillet 2007, inauguration de la salle des congrès à la Chambre d’Amour à Anglet.

– le 26 juin 2007, présentation du rapport « L’Aquitaine d’aujourd’hui et de demain : des enjeux démographiques aux politiques régionales globales » par le Conseil économique et social d’Aquitaine, à Bayonne.

– le 15 juin 2007, rencontre avec des élus à Mauléon (Pyrénées-Atlantiques).

– le 1er juin 2007, conférence de presse et réunion publique à Orthez pour soutenir Laurence Sailliet, candidate UMP dans la 3ème circonscription des Pyrénées-Atlantiques.

– le 1er juin 2007, 75ème congrès national de l’association des « Entrepreneurs des territoires » à Dax sur le thème « L’ouverture à la concurrence européenne de la prestation de services agricoles, forestiers et ruraux ».

– le 31 mai 2007, réunions publiques à Martignas et Pessac pour soutenir des candidates UMP de Gironde : Marie-Hélène Mutter dans la 6ème circonscription et Sylvie Dufranc dans la 7ème circonscription (voir le programme).

– Réunions publiques de soutien à la candidature de Nicolas Sarkozy :
. le 3 mai à Périgueux,
. le 20 avril 2007 à Saint-Jean-de-Luz (voir le discours),
. le 19 avril à Bordeaux (voir le discours),
. le 13 avril 2007 à Anglet (voir le discours).

– le 12 avril 2007, meeting de campagne de Nicolas Sarkozy à Toulouse.

– Conférences sur le 50ème anniversaire du Traité de Rome :
. le 23 mars à la Faculté de Bayonne,
. le 22 mars à l’Université de Bordeaux IV,
. le 16 mars à l’Université de Toulouse II.

– le 1er mars 2007, signature de la Convention instituant la Conférence euro-régionale, à Saint-Sébastien.

– le 1er mars 2007, réunion publique de Nicolas Sarkozy à Bordeaux.

– le 3 février 2007, assemblée générale du Biltzar des maires du Pays Basque, à Biarritz.

– le 11 janvier 2007, assemblée constitutive du comité de soutien à Nicolas Sarkozy de Bayonne-Anglet-Biarritz, suivie d’une conférence de presse, à la brasserie « Le Mulligan » à Anglet.

Nuage atomique au-dessus de l’Europe de l’énergie

L’accord stratégique conclu il y a quelques jours entre l’Allemand Siemens et le Russe Rosatom est une très mauvaise nouvelle pour l’Europe de l’énergie.

D’autant plus mauvaise que Siemens a divorcé du constructeur nucléaire français Areva pour procéder à ce mariage, destiné à bâtir l’une des trois ou quatre entreprises mondiales capables de maîtriser toute la chaîne de construction et d’approvisionnement des centrales nucléaires civiles. Partenaire minoritaire d’Areva à un moment où l’Allemagne avait décidé d’abandonner progressivement la production d’électricité nucléaire chez elle, Siemens a décidé de devenir un acteur majeur de la filière quand il est apparu qu’à la faveur de la crise énergétique, les projets nucléaires refleurissaient partout : en Chine, en Inde, aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, au Brésil, dans plusieurs pays arabes désireux de préparer l’après-pétrole … Même en Europe, un pays comme l’Italie qui, pourtant, avait renoncé au nucléaire par référendum, s’emploie désormais à rattraper le temps perdu. Dans ces conditions, plus question pour Siemens de se contenter des miettes d’un tel pactole ! Faute d’avoir pu renégocier un nouveau partenariat satisfaisant avec Areva, les dirigeants du groupe allemand n’ont pas hésité à s’allier avec l’entreprise publique russe Rosatom, qui dispose d’un savoir-faire comparable à celui du Français.

Cette décision vient s’ajouter aux autres coups de canifs donnés depuis plusieurs années au principe de la solidarité européenne en matière énergétique, pourtant rappelé à chaque Sommet de Bruxelles. L’Allemagne de Gerhard Schröder avait déjà montré le mauvais exemple, en signant un accord bilatéral avec la Russie pour la construction d’un gazoduc sous la mer baltique (North Stream), de manière à éviter tout intermédiaire entre le pays fournisseur et son client : la Pologne et les Etats baltes avaient réagi amèrement à ce cavalier seul germanique. Au sud-est du continent, un autre projet de gazoduc russe, South Stream, a vu plusieurs pays membres de l’Union (la Bulgarie, la Hongrie et même l’Italie) ou candidats (Serbie) jouer un double jeu troublant au détriment du projet concurrent Nabucco, destiné à assurer l’indépendance d’approvisionnement de l’Europe : en ce mois de mars, le sort de Nabucco n’est toujours pas clair.

On répète souvent que le tandem franco-allemand est le moteur principal de la construction européenne. On oublie sa fonction première : sans accord entre Paris et Berlin, il n’y a plus d’union en Europe. Sur un sujet majeur, si un ou plusieurs autres pays sont réticents, l’Europe peut être freinée, mais son unité n’est pas en cause ; si l’Allemagne et la France font des choix opposés, alors, il n’y a plus une, mais deux Europe !

En juillet 1993, une tempête monétaire d’une extrême violence s’est attaquée au franc après avoir emporté, l’une après l’autre, toutes les monnaies européennes autres que le puissant mark allemand. La plupart des experts recommandaient de laisser, soit le franc, soit le mark, flotter librement en s’exonérant des règles du système monétaire européen, précurseur de l’euro. Les dirigeants politiques s’y sont opposé : car dans ce cas, les intérêts monétaires, donc économiques et, à terme, politiques des deux pays auraient commencé à diverger. Il y aurait eu deux Europe. Le gouverneur de la Banque de France de l’époque, Jacques de Larosière, a trouvé la solution en allégeant les règles d’un système auquel les deux monnaies ont pu continuer de participer ensemble. Impressionnés par cette volonté politique, les marchés se sont calmés : la voie vers la monnaie unique était libre.

En 2009, une mauvaise combinaison d’infrastructures de transport d’énergie et d’alliances industrielles pourrait avoir des conséquences tout aussi graves que celles que l’on a évitées en 1993 : un axe Berlin-Moscou s’éloignant et, peu à peu, divergeant d’un axe Londres-Paris-Rome, pour la plus grande satisfaction de tous ceux qui, en Europe et hors d’Europe, souhaitent notre échec collectif.

En décembre dernier, sous présidence française, les 27 ont eu le courage de s’entendre sur une politique commune d’économies d’énergie et de lutte contre l’effet de serre. Le nucléaire et les gazoducs n’étaient pas au menu. Il est urgent de les y mettre. Il en va de la survie du projet politique européen.

Alain LAMASSOURE, le 9 mars 2009