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Compte-rendu de la session plénière du 22 au 25 octobre 2007 à Strasbourg

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Réponse à une question sur le Conseil européen de Lisbonne, publiée sur le blog « europe.blogpremium », le 22 octobre 2007

Nobel Prize or Hollywood Oscar?

The award of the Nobel Peace Prize to Al Gore and the UN’s International Panel on Climate Change (IPCC) has given rise to a concert of almost unanimous praise. Its only victim is the cause of peace.

Certainly, in the long term, controlling climate change is likely to promote the harmonious development of mankind. From that point of view, however, the winners of prizes in medicine, physics or economics were equally deserving. Especially since it is not certain that the means to be used to force recalcitrant countries to reduce their greenhouse gas emissions, deforestation, wastage of water and raw materials will promote peaceful relations between human communities. It is, in fact, extremely doubtful.

Science is one thing, peace another. That is clear from Alfred Nobel’s own life. Scientific discoveries are morally neutral – they can serve the cause either of peace or war. And that is why there is a Nobel Peace Prize distinct from the scientific and literary prizes.

Unfortunately, however, compared with the risks of climate change, in the short term war remains a far greater evil in the early 21st century, a far greater threat to the future and one that is in fact entirely man-made. In one form or another, it spares no continent. From Afghanistan to Darfur, from Colombia to Somalia, from Iraq to Sri Lanka, it has cast a tragic shadow over dozens of countries and 90% of its victims are civilians. Thirteen years ago, the Rwandan genocide rightly shocked world opinion, but since then, the Congolese civil war that spread to all the neighbouring countries and killed five million people has met with indifference in the media. The threat of nuclear war, which people thought had disappeared with the end of the Cold War, has resurfaced in North Korea, in Iran, with the American anti-missile shield project, with China’s anti-satellite experiments; and even traditionally peaceful countries such as Brazil are thinking of acquiring nuclear submarines. Faced with this kind of world, at a time like this, is there really any urgent reason to stop defending the cause of peace?

This episode should make the Nobel Committee think twice about what it does. When you look at the list of Nobel Peace Prizes awarded from the beginning, and even in recent times, you are struck by the number of names that have remained unknown, or were obviously chosen for reasons of immediate political convenience. Real peace-makers are, alas, the exception in the list. To take only two examples: how come none of the founding fathers of European integration, let alone a single EU institution, has ever been awarded the prize, even though the Union is certainly one of the most extraordinary achievements of peace in the entire history of mankind? More recently, how could the Scandinavian jury ignore the men and institutions that put an end to the civil war in the Congo?

This business also gives rise to a very obvious suggestion: why not create a Nobel Prize for ecology? Back in 2004, Wangari Maathai from Kenya was awarded the Nobel Peace Prize for her work as an environmental campaigner. It would have been quite legitimate to award that prize to those who promoted the Kyoto Protocol, to the pioneers in biofuels, to those who did research on carbon capture and clean cars, or to the IPCC for its activities. And they would have been more entitled to it than a loud-talking man like Al Gore, whose spectacular film contains basic scientific errors, as Alain Duhamel recently pointed out.

Let us, therefore, reward on the basis of merit: Hollywood films with media-friendly Oscars, scientific work with prestigious international recognition, and men of peace as the rarest and most deserving benefactors of mankind.

Alain Lamassoure, 16 October 2007.

Prix Nobel ou Oscar d’Hollywood ?

L’attribution du Prix Nobel de la paix à Al Gore et à l’équipe scientifique consultante de l’ONU sur le réchauffement climatique (le GIEC) a suscité un concert de louanges quasi-unanimes. Elle n’a fait qu’une victime : la cause de la paix.

Certes, tout est dans tout, à long terme la maîtrise du climat devrait favoriser le développement harmonieux de l’humanité. Mais, à ce compte-là, les lauréats des prix de médecine, de physique, voire de l’économie en méritaient autant. D’autant que les moyens à mettre en œuvre pour contraindre les pays récalcitrants à réduire les émissions de gaz à effet de serre, la déforestation, le gaspillage de l’eau et des matières premières, favoriseront-ils les relations pacifiques entre les communautés humaines ? Rien n’est moins sûr.

La science est une chose, la paix en est une autre. C’est ce que montre la vie de Nobel lui-même : les découvertes scientifiques sont moralement neutres – elles peuvent servir indifféremment la cause de la paix ou celle de la guerre. Et c’est pourquoi existe un prix Nobel de la paix, distinct des prix scientifiques et littéraires.

Or, malheureusement, par rapport aux aléas climatiques, en ce début du XXIe siècle, la guerre reste un fléau bien plus meurtrier dans l’immédiat, bien plus menaçant pour l’avenir, et qui, lui, dépend exclusivement de l’action humaine. Sous une forme ou sous une autre, elle n’épargne aucun continent. De l’Afghanistan au Darfour, de la Colombie à la Somalie, de l’Irak au Sri Lanka, elle ensanglante des dizaines de pays, et 90% de ses victimes sont les populations civiles. Il y a treize ans, le génocide rwandais a ému l’opinion mondiale, à juste titre, mais, depuis, la guerre civile congolaise, étendue à tous les pays voisins, a tué 5 millions de personnes dans l’indifférence médiatique. La menace des armes d’apocalypse, que l’on croyait disparue avec la fin de la guerre froide, a resurgi en Corée du Nord, en Iran, puis avec le projet de bouclier antimissile américain, avec les expériences anti-satellites de la Chine, et même des pays traditionnellement pacifiques comme le Brésil évoquent la possibilité de se doter de sous-marins nucléaires. Dans ce monde-là, dans ce moment-là, est-il vraiment urgent d’abandonner la défense de la cause de la paix ?

Cet épisode devrait conduire le comité Nobel à repenser son action. Quand on voit la liste des Nobel de la paix décernée depuis l’origine, et même dans la période récente, on est frappé par le nombre de noms restés inconnus, ou manifestement distingués pour une commodité politique immédiate : les vrais faiseurs de paix y sont, hélas, l’exception. Pour ne prendre que deux exemples, comment se fait-il qu’aucun des pères de la construction européenne, ou au moins l’une des institutions de l’Union, n’ait jamais été distingué, alors qu’il s’agit sans doute de la plus extraordinaire œuvre de paix de toute l’histoire de l’humanité ? Plus récemment, comment les hommes et les institutions qui ont mis fin à la guerre civile congolaise évoquée plus haut ont-ils pu être ignorés du jury scandinave ?

L’affaire conduit aussi à une suggestion évidente : pourquoi ne pas créer un Nobel de l’écologie ? Déjà en 2004, la Kenyane Wangari Maathai avait obtenu le Nobel de la paix pour son beau travail de militante écologiste. Les promoteurs du protocole de Kyoto, les pionniers des biocarburants, les recherches sur le piégeage du carbone ou la voiture propre, les travaux de l’équipe du GIEC auraient pu, à bon droit, être récompensés à ce titre. Avec plus de raison que le bruyant Al Gore, dont le film spectaculaire contient de grossières erreurs scientifiques, comme le rappelait récemment Alain Duhamel.

Honorons donc chacun selon ses mérites : le spectacle hollywoodien par des Oscars médiatiques, les travaux scientifiques par une reconnaissance mondiale prestigieuse, et les hommes de paix comme les plus rares et les plus méritoires bienfaiteurs de l’humanité.

Alain Lamassoure, le 16 octobre 2007.

Compte-rendu de la mini-session plénière des 10 et 11 octobre à Bruxelles

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A noter : le rapport d\’Alain Lamassoure et d\’Adrian Severin sur la
composition du Parlement européen a été adopté au cours de cette
mini-session. Vous trouverez tous les détails concernant ce rapport sur
la page \ »travaux
parlementaires
\ » de ce
site.

Réponse à une question sur le comité des sages proposé par Nicolas Sarkozy, publiée sur le blog « europe.blogpremium », le 15 octobre 2007

Compte-rendu de la session plénière du 24 au 27 septembre 2007 à Strasbourg

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Mai 2007 : Marianne face à son destin

Comme Jacques Faizant nous manque ! S’il n’avait pas snobé sa première campagne présidentielle depuis le début de la Ve République, il aurait sans doute croqué son adorable mutine de Marianne, vêtue de son seul bikini, et contemplant pensivement les vagues d’Anglet en faisant languir un MNS au profil de Sarkozy, la harcelant gentiment : «Tu veux ou tu veux pas ?»

En démocratie, toute élection est le moment de vérité d’un peuple. Contrairement à ce que croient trop de candidats eux-mêmes, la plupart des sondeurs, et beaucoup de journalistes, l’élection n’est pas du tout un concours de beauté : c’est le choix du pilote de l’avion. Et ce qui nous attend n’est pas tout à fait un simple baptême de l’air par un ciel sans nuage.

Entre nous, entre Français, nous pouvons bien nous le dire. Nous avons traîné. Nous avons différé. Nous avons tergiversé. Nous nous sommes jetés sur la première raison que nous avions pour ne pas réagir. Le monde change ? « Encore une minute, Monsieur le bourreau ! » La montée du chômage ? Il y a quelqu’un qui dit : « la solution, c’est de gagner plus en travaillant moins ! », essayons toujours !… Les Etats-Unis, la Grande-Bretagne réussissent mieux que nous ? Pouah, c’est l’horrible modèle ultra-libéral anglo-saxon, ça n’est pas pour nous ! Les performances chinoises ? C’est trop facile, ils payent des salaires de misère !…

Depuis 1981, combien de fois avons-nous choisi le candidat qui était à la fois le plus éloquent pour décrire le mal qui nous frappait, et le plus rassurant sur le traitement indolore qui nous convenait ? Seulement voilà : à force d’emplâtres, la plaie s’est gravement infectée. Au début, la crise n’était qu’économique. Puis, c’est devenu une crise de société. Nous en sommes aujourd’hui à une crise de la nation elle-même. Nous ne pouvons plus faire comme si nous ne savions pas.

Comme si nous ne voyions pas que, pendant ce temps, les autres, pas seulement les Asiatiques, pas seulement les Américains, mais nos propres voisins européens ont agi, ont persévéré, et ont fini par réussir là où nous avons fait semblant.

A la fin des années 70, paralysée par deux décennies de travaillisme bureaucratique, l’Angleterre a choisi de se remettre au travail. Mme Thatcher a initié puis symbolisé ce renouveau, mais le plus remarquable est que, depuis dix ans, Tony Blair a poursuivi la même politique économique, sans complexe et avec un résultat incontestable : le Royaume-Uni a dépassé la France.

Au début des années 80, les Pays-Bas étaient plombés par la crise pétrolière. Employeurs et salariés, partis de gauche et partis de droite, ont conclu un accord historique à Wassenaar en 1982 : priorité à la compétitivité et à l’emploi, même au prix d’un gel provisoire des salaires. Le revenu moyen des Hollandais est aujourd’hui supérieur d’un quart au nôtre, et son excédent commercial approche celui de la Chine !

Quant l’URSS s’est effondrée, la Finlande a perdu son principal débouché commercial. En deux ans, son revenu national a baissé de 15%. C’est un pays ruiné et exsangue qui a rejoint l’Union européenne en 1995. Cinq ans plus tard, en 2000, la Finlande dépassait la France en termes de revenu par habitant. Elle avait réorienté entièrement ses échanges vers l’ouest, abandonné les vieilles productions au profit des nouvelles technologies si bien illustrées par la réussite mondiale de Nokia, et fait de son système éducatif le plus performant du monde au niveau primaire et secondaire.

Il y a vingt ans, nous regardions l’Espagne avec une certaine commisération. Son taux de chômage était le double du nôtre. Au cours des dix dernières années, l’Espagne a créé 6,5 millions d’emplois, soit plus que la France, l’Allemagne et l’Italie additionnées ! Ses entreprises rachètent les aéroports anglais, les producteurs de gaz écossais, les banques américaines et même chinoises. Depuis deux ans, son taux de chômage est inférieur au nôtre, et il continue de baisser.

Quand la malheureuse Irlande est entrée dans la C.E.E. en 1973, c’était le pays le plus pauvre de toute l’Europe. Ses jeunes fuyaient la misère, en allant à Londres ou à New-York. Et puis l’orgueil irlandais s’est réveillé. Depuis quinze ans, l’île verte connaît un taux de croissance à la chinoise, et est devenu le premier investisseur en technologies nouvelles. En 1998, la richesse par habitant a dépassé celle de la France, en 2002 celle du Danemark. Voilà l’Irlande devenue le pays le plus riche de l’Union, retenant ses jeunes avides de travailler et attirant les élites techniques d’Europe et des Etats-Unis.

Et l’Allemagne ? Nous nous sommes rassurés pendant longtemps en comparant notre taux de croissance, pourtant asthmatique, au rythme d’escargot de notre grand voisin. L’effort auquel elle a consenti pour reconstruire l’ancienne RDA dépasse l’imagination : depuis dix-huit ans, elle y a consacré chaque année 4% de son PIB. Cela acquis, elle a pu se concentrer sur la revitalisation de sa vieille industrie. Et pendant que nous gémissons de l’euro fort, qui pénaliserait nos exportations, l’Allemagne est redevenue le premier exportateur mondial, loin devant les Etats-Unis et la Chine.

Pendant ce temps, fiers de « l’exception française », nous mettons un point d’honneur à ne pas étudier ce qui réussit ailleurs, sans avoir le courage d’inventer une nouvelle voie française. Le résultat est accablant. En 2006, au sein de l’Union européen, la France a été 26e sur 27 pour le taux de croissance, 26e sur 27 pour le niveau du chômage, 26e sur 27 pour le taux des prélèvements obligatoires, 27e sur 27 pour la durée du travail, 24e sur 27 pour le taux d’emploi des seniors, et guère mieux placés pour le niveau de chômage des jeunes !

Ce que nous disent ces chiffres, ce que nous rappellent les exemples des autres, comme nos propres réussites historiques antérieures, ce que nous crient les banlieues désespérées, ce que savent les Français silencieux qui se battent au quotidien, c’est que tout est affaire de courage et de volonté. Arrêtons de nous mentir à nous-mêmes ! On ne sort pas du fond du puits par une politique doucereuse, des discours mielleux, une cuillère de sirop pour chaque catégorie, l’appel à la réconciliation béate de la chèvre et du chou.

Interrogé récemment par un journal anglais sur la campagne électorale, le maire non-inscrit d’une petite ville française dont le vote est souvent conforme à celui du pays, a répondu : « Plusieurs candidats ont bien préparé leur campagne, mais Nicolas Sarkozy est le seul à s’être préparé à gouverner la France d’aujourd’hui.»

Alors, Marianne, tu veux ou tu veux pas ?

Alain Lamassoure, le 10 février 2007.

Compte-rendu de la session plénière du 3 au 6 septembre 2007 à Strasbourg

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