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Compte-rendu de la mini-session plénière des 31 mai et 1er juin 2006 à Bruxelles

Compte-rendu des
travaux de la mini-session plénière des 31 mai et 1er juin 2006 à
Bruxelles

What sort of taxation in the age of globalisation?

The plain-spoken comments that I made briefly at the inter-parliamentary meeting in Brussels on 8 May have stirred up reactions, particularly on the Internet, which have prompted me to add the following clarifications.

1 – Within the European Parliament, I am responsible for proposing a reform of the way in which the Community budget is financed. Since this matter falls within the competence of the Member States (the European Union does not have the power to levy taxes), I have proposed a new working method, which involves national parliaments in the discussions and debates conducted in the European Parliament. Two working meetings have taken place on the subject, including the one on 8 May. A third is scheduled for 21 June. In addition, I have travelled to six national capitals for an exchange of views on the spot, and another half-dozen national parliaments have been pleased to make a written contribution.

This work is entirely public and the procedure is completely transparent. All the working documents and minutes of the meetings are available on the European Parliament website and on my personal website. Any conclusions can enter into force only when agreed by all the governments of the Union and ratified by all the national parliaments. Our aim is to be ready for the 2008 date proposed by the governments: on that date the entire European budget system, in terms of both revenue and expenditure, will have to be thoroughly reviewed. The European Commission has been invited to make new proposals on the basis of the proposals that may be made between now and then by national parliaments and the European Parliament.

At this stage three options have been raised by the participants and are being studied in greater depth: maintaining the current system, based on contributions from national budgets, while making it fairer, simpler and more transparent; directly allocating existing national taxes to the Union; and allocating to the Union taxes designed to support Community policies, particularly in the field of the environment (ecotaxes).

In order to offer full reassurance to tax-paying citizens, I have proposed two basic principles: the principle of sovereignty, where fiscal sovereignty must remain with the Member States, and the principle of neutrality, according to which, all other things being equal, the transfer of a charge or a tax from the Member States to the Union must not under any circumstances worsen the total tax burden. The cost of building Europe remains constant.

2 – In connection with this exercise, I have been wondering, in a personal capacity, about the long-term development of taxation, not at European level, but nationally and internationally.

Each historical era, each stage of economic development, has had its own system of taxation, corresponding to the technical resources and the political choices of the time: land taxes when all wealth appeared to lie in the land, traffic duties, various forms of poll tax, then, with the advent of democracy and the welfare state, progressive taxes on income and VAT. Now, at the beginning of the 21st century, in most of our States the tax systems appear too cumbersome and infinitely too complex, they penalise investment and job creation and are very ill-suited to a world now characterised by very high mobility of capital, information, factories, labour and skills.

So the question is whether an economy based largely on dematerialised and globalised services can continue exclusively to rely on methods of financing policies for the general good that were conceived at the time of coal, steel and triumphant protectionism. Can an economy which is now characterised by an explosion in value-creating exchanges across national borders generate fiscal resources capable of reducing those from current taxes that penalise investment and employment?

This question is nothing new – for twenty years or so it has inspired the thinking around the ideas of James Tobin. These ideas related primarily to exchanges of capital. Several countries have introduced a levy on air transport or on goods transportation by road. Others are interested in CO2 emissions trading. Can the hundreds of new services now offered as a result of the revolution in communication technologies be part of this process and, if so, how? It is not outrageous to ask this question. On the contrary, it would be outrageous if such questions were not asked on principle or, of course, if bad answers were given. This latter risk is low, however, if it exists at all. Any innovation in this sector will require a global consensus.

I should like to stress that, as far as the immediate future is concerned, these ideas are not on the table at European level. They are not mentioned in the instructions that we have given to the experts working for us, so Internet users who have been disturbed by vague or sketchy press reports can be reassured. They can also use their personal skills and creativity to find ways to use the technical tools of the 21st century intelligently in response to the enormous need for global solidarity today.

Alain Lamassoure, 30 May 2006.

Quelle fiscalité à l’âge de la mondialisation ?

Les libres propos que j’ai tenus brièvement lors de la rencontre interparlementaire du 8 mai dernier à Bruxelles ont suscité, particulièrement sur internet, des réactions qui m’amènent à apporter les précisions suivantes.

1 – Au sein du Parlement européen, je suis en charge de proposer une réforme du financement du budget communautaire. Ce problème relevant de la compétence des Etats membres (l’Union européenne n’a pas la capacité de lever l’impôt), j’ai proposé une méthode de travail nouvelle, en associant les Parlements nationaux aux réflexions et aux débats conduits au Parlement européen. Deux réunions de travail ont eu lieu sur ce sujet, dont celle du 8 mai. Une troisième est prévue le 21 juin. Parallèlement, je me suis rendu dans six capitales nationales pour un échange de vues sur place, et une autre demi-douzaine de Parlements nationaux ont tenu à apporter une contribution écrite.

Ces travaux sont entièrement publics, et la procédure complètement transparente. Tous les documents de travail et les comptes rendus des réunions sont disponibles sur le site du Parlement européen, comme sur mon site personnel. Les conclusions éventuelles ne pourront entrer en vigueur qu’avec l’accord de tous les gouvernements de l’Union et la ratification de tous les Parlements nationaux. Notre objectif est d’être prêts pour le rendez-vous prévu par les gouvernements en 2008 : à cette date, l’ensemble du système du budget européen, tant du côté des recettes que de celui des dépenses, devra être remis à plat. La Commission européenne a été invitée à faire des propositions nouvelles, en s’inspirant des propositions qui pourront être faites, d’ici là, par les Parlements nationaux et européen.

A ce stade, trois pistes ont été évoquées par les participants et font l’objet d’études plus approfondies : le maintien du système actuel, fondé sur des contributions des budgets nationaux, en le rendant plus juste, plus simple et plus transparent ; l’affectation directe à l’Union d’impôts nationaux existants ; l’affectation à l’Union d’impôts destinés à accompagner des politiques communautaires, notamment dans le domaine de l’environnement (du type écotax).

Pour rassurer pleinement les citoyens-contribuables, j’ai proposé deux principes de départ. Principe de souveraineté : la souveraineté fiscale doit demeurer au niveau des Etats membres. Et principe de neutralité : toutes choses égales par ailleurs, le transfert d’une charge, ou d’une taxe, des Etats vers l’Union ne doit en aucun cas aboutir à aggraver la pression fiscale totale. L’Europe se bâtit à coût constant.

2 – En marge de cet exercice, je me suis interrogé, à titre personnel, sur l’évolution à long terme de la fiscalité, non pas européenne, mais nationale et internationale.

Chaque époque historique, chaque étape du développement économique, a eu son système fiscal, correspondant aux moyens techniques et aux choix politiques du moment. Taxes foncières quand toute la richesse paraissait reposer sur la terre, droits de circulation, formules variées de capitation, puis, avec l’avènement de la démocratie et de « l’Etat providence », impôt progressif sur le revenu et TVA. Or, en ce début du XXIe siècle, dans la plupart de nos Etats, les systèmes fiscaux apparaissent à la fois comme trop lourds, infiniment trop complexes, pénalisant l’investissement et la création d’emplois, et très mal adaptés à un monde caractérisé désormais par l’extrême mobilité du capital, de l’information, des usines, de la main d’œuvre et des talents.

D’où la question : une économie reposant largement sur des services dématérialisés et mondialisés peut-elle continuer de recourir exclusivement à des méthodes de financement des politiques d’intérêt général qui ont été conçues au temps du charbon, de l’acier et du protectionnisme triomphant ? Une économie désormais caractérisée par une explosion d’échanges créateurs de valeur dans un cadre ignorant les frontières nationales peut-elle générer des ressources fiscales susceptibles de réduire, en contrepartie, ceux des impôts actuels qui pénalisent l’investissement et l’emploi ?

Cette interrogation n’a rien de nouveau : elle a inspiré depuis une vingtaine d’années les réflexions faites autour des idées de James Tobin. Celles-ci portaient surtout sur les échanges de capitaux. Plusieurs pays ont mis en œuvre un prélèvement sur les transports aériens, ou sur les transports routiers de marchandises. D’autres s’intéressent aux transactions sur les droits d’émission de CO2. Les centaines de nouveaux services apportés par la révolution des technologies de la communication peuvent-ils participer à cette démarche, et comment ? Poser la question n’a rien de scandaleux : au contraire, il y aurait scandale si on refusait par principe de se poser de telles questions ou, naturellement, si l’on y apportait de mauvaises réponses. Mais ce dernier risque est faible, pour ne pas dire nul : toute innovation dans ce domaine exigera un consensus au niveau planétaire.

Dans l’immédiat, j’y insiste, de telles idées ne sont pas sur la table de nos travaux européens. Elles ne sont pas mentionnées dans les commandes que nous avons passées aux experts qui travaillent pour nous. Les internautes qui se sont émus au vu de comptes rendus de presse allusifs ou partiels peuvent donc être rassurés. Ils peuvent aussi mettre leur compétence et leur créativité personnelles au service de la recherche de l’utilisation intelligente des outils techniques du XXIe siècle pour répondre aux formidables besoins de solidarité planétaire de notre temps.

Alain Lamassoure, le 30 mai 2006.

Interview publiée sur le site « 01net.fr » le 29 mai 2006

Vote sur les perspectives financières (17/05/06)

Compte-rendu de la session plénière du 15 au 18 mai 2006 à Strasbourg

Compte-rendu des
travaux de la session plénière du 15 au 18 mai 2006 à
Strasbourg