Intervention lors du débat sur les attaques terroristes survenues à Paris lors du débat en séance plénière du Parlement européen, à Strasbourg le 25 novembre 2015

Au nom de la délégation française du PPE, je tiens à remercier nos collègues, nos partenaires et la Commission pour leurs émouvants témoignages de sympathie.

Après la crise migratoire, le terrorisme islamiste nous fait toucher du doigt, d’une part, l’impuissance de nos pays s’ils agissent seuls et, d’autre part, une faiblesse fondamentale de l’Union: même lorsqu’elle a la compétence juridique de décider, elle n’a pas les moyens administratifs et encore moins les moyens financiers d’appliquer directement elle-même. Elle doit s’en remettre à la bonne volonté des États membres et de leurs services. Et là, tout s’enlise.

Le premier plan d’action contre le terrorisme a été adopté par le Conseil européen au lendemain du 11 septembre, il y a onze ans. Où en sommes-nous aujourd’hui?

Un coordinateur européen pour la lutte contre le terrorisme a bien été nommé, mais il n’a ni personnel, ni budget.

Pire: quand les moyens sont en place, nous découvrons aujourd’hui avec stupéfaction qu’ils sont scandaleusement sous-utilisés par les services nationaux compétents. C’est le cas d’Europol et d’Eurojust. C’est aussi le cas du fichier SIS II, que nous avons mis sept ans à mettre au point. Quant au PNR européen, je constate aujourd’hui qu’on se renvoie la responsabilité, mais, en pratique, on attend chaque fois le prochain attentat.

L’Union sait faire des législations par beau temps. Ce Parlement est intarissable sur les leçons de morale à donner au monde entier par tous les temps. Mais nous ne savons ni prévoir, ni gérer les crises graves. Puisque nous avons besoin d’une Europe politique, organisons-la, organisons-nous, ici, pour faire enfin de la politique, et pas seulement des bons sentiments.