« Quelle Europe de la défense sans politique étrangère commune ? » Intervention lors du débat en plénière sur l’état de l’Union

Enfin! Les premières fondations d’une Europe de la défense sont en vue. Il faut s’en réjouir.
 
Mais n’oublions pas que les moyens militaires sont un simple outil au service d’une politique étrangère commune.
 
Au Proche-Orient, la guerre ensanglante la région et alimente un immense flux de réfugiés vers l’Europe et diffuse chez nous les métastases des haines religieuses et du terrorisme le plus barbare. Entre deux bombardements d’avions français, anglais ou belges, où est l’Europe?
 
J’ajouterai deux autres exemples.
 
Quelle est notre politique étrangère vis-à-vis de la Russie? Les accords de Minsk ont été négociés par deux États membres, pas par l’Union. Au-delà de l’Ukraine, la situation dans le Caucase, les menaces sur les pays baltes, la diplomatie gazière de la Russie sont des non-sujets pour l’Union. Un quart de siècle après la disparition de l’URSS nous ne savons pas parler à Moscou.
 
La Libye est redevenue la première porte d’entrée des migrants et un territoire de repli pour les milices islamistes. Dans un effort de recomposition politique du pays, États-Unis, Qatar, Émirats Arabes Unis, Turquie, Égypte tirent à hue et à dia. Où est l’Europe? Au large, en mer. C’est bien, mais cela la condamne à subir les décisions prises par d’autres en amont.
 
Sans politique commune nous allons nous doter de moyens nouveaux pour continuer à ne rien faire ensemble.