Le Parlement européen, relais efficace des citoyens

Cette fois, même les grands médias nationaux n’ont pas pu rester indifférents au travail du Parlement européen. Mardi 27 octobre, à Strasbourg, sur la proposition de la depute européenne PPE espagnole Pilar del Castillo, le Parlement a adopté définitivement la suppression de la surfacturation des communications transfrontalières par téléphone mobile (ce que les pédants appellent le « roaming » et les poètes « l’itinérance »). Les compagnies de télécommunication n’en voulaient à aucun prix. Les gouvernements les soutenaient sans nuances. La Commission européenne hésitait. Surprise : ce sont les citoyens qui se sont révoltés ! Non pas par les manifs habituelles d’indignation, avec slogans anticapitalistes, cercueils de carton et/ou seins nus, mais en recourant au nouveau pouvoir que leur donne le traité de Lisbonne : le droit de pétition collective, dit « Initiative citoyenne européenne ». Il permet aux citoyens de saisir directement la Commission européenne, par-dessus la tête de leurs gouvernements et parlements respectifs. C’était il y a trois ans. Avant même que l’initiative ait le temps d’obtenir le million de signatures juridiquement nécessaires, la Commissaire alors en charge, Nelly Kroes, a pris peur. En quelques jours, elle a mis une première proposition officielle sur la table. Un premier effort modeste : les tarifs transfrontaliers seraient réduits, mais resteraient supérieurs aux tarifs nationaux. Le nouveau Parlement européen, lui, n’a pas transigé : il a obtenu l’abolition totale de la surfacturation à compter du 15 juin 2017. D’ici là, la surcharge sera limitée à 5 centimes par minute pour les appels de l’étranger, contre 19 centimes aujourd’hui, et 2 centimes pour les SMS contre 6 aujourd’hui.

La preuve est faite. Relayés efficacement par leur Parlement, les citoyens sont les meilleurs défenseurs de l’Europe. Celle que l’on aime. Celle dont nous avons besoin.

 

Alain LAMASSOURE