Intervention en pleinière lors du débat avec le Président du Conseil européen sur la crise des réfugiés
Retrouvez mon intervention en séance plénière du 6 octobre lors du débat avec Donald Tusk, président du Conseil européen, sur les conclusions du sommet informel des chefs d’Etat et de gouvernement qui a été consacré à la crise des réfugiés le 23 septembre 2015.
La démonstration est faite. Laissés à eux-mêmes les Etats membres, même les plus importants, même ceux qui ont préféré rester en-dehors de Schengen, sont incapables de gérer le problème migratoire. Les solutions retenues dans la panique, ici et là, se partagent entre le dérisoire, le ridicule et parfois l’odieux.
Il y a deux erreurs à ne pas commettre.
La première serait de croire que l’exode qui a pris l’Europe comme destination prend sa source dans la guerre civile en Syrie et s’achèvera avec elle. Voilà des années que d’Afrique, du Moyen-Orient, d’Asie des dizaines de milliers de jeunes hommes, voire de familles entières, tentent leur chance en risquant leur vie. Avant la route des Balkans, il y a eu le détroit de Sicile. Auparavant, il y avait eu les Canaries, et il y a toujours Ceuta et Melilla. Les flux migratoires vont être une donnée permanente de ce siècle. L’espoir ou le désespoir jettent sur les routes ceux qui ne voient pas d’avenir chez eux.
La deuxième erreur serait de considérer que la répartition des demandeurs d’asile finalement décidée va régler le problème. Ce n’est que le début du commencement d’une politique globale de l’asile et de l’immigration et d’une politique étrangère appropriée dont toute l’Europe a besoin. La Commission a raison de commencer à en jeter les bases. Le Conseil européen commettrait une grave erreur en ne menant pas l’exercice jusqu’au bout.
Alain Lamassoure