« Sud Ouest ». La prochaine réforme de la PAC suscite des inquiétudes. Sont-elles légitimes ?

Alain Lamassoure. L’inquiétude n’est pas justifiée, la vigilance, oui. Les grandes orientations de la réforme reprennent toutes les préoccupations françaises : moins de bureaucratie, plus de justice entre les producteurs, renforcement des filets de sécurité et assurance récolte contre la volatilité des prix, reconnaissance des organisations de producteurs et contractualisation dans le cadre de filières, application des normes de qualité aux produits importés : quasiment tout y est. (Lire la suite…)

La PAC prévoit un rééquilibrage des dotations entre les États membres. Cela veut-il dire, comme beaucoup l’annoncent, une diminution du soutien européen à la France ?

Non. L’aide moyenne à l’hectare dont bénéficient les agriculteurs français est très proche de la moyenne communautaire (280 euros à l’hectare, contre 271) : la France sera peu concernée par le rééquilibrage avec ses partenaires. Le vrai risque est ailleurs : dans le contexte général de crise budgétaire, la tentation sera très forte de réduire les crédits de la PAC, qui représentent encore 40 % du budget européen, pour financer des politiques nouvelles. Le Président Sarkozy a obtenu que la Commission européenne propose de maintenir le budget actuel jusqu’en 2020, le Parlement européen soutient cette position, mais le moindre fléchissement de la position française serait fatal : sur la PAC, c’est toujours la France qui est en première ligne. (Lire la suite…)